5 Génies en Art A Suivre de Près

On ne le dit pas souvent, mais l’Afrique regorge de talents dans le domaine des Arts et pas seulement dans celui de la musique. Nombreux sont ces designers, sculpteurs et autres graffeurs dont vous n’entendrez peut-être jamais parler et qui pourtant font un travail remarquable tant dans la qualité de leurs oeuvres que dans le message qu’ils véhiculent à travers. C’est de ces artistes dont nous allons vous parler aujourd’hui. Ils sont au nombre de 5 et bien que leurs arts ne se ressemblent pas, ils ont tous un point commun : la passion.

1 – Cyrus Kabiru, l’homme aux œillères de ferraille  

Les artistes ont souvent des passions peu communes, passions que le commun des mortels pourrait facilement qualifier de « bizarres ».

Cyrus Kabiru, lui, ce sont les lunettes qui le font planner. Quand d’autres auraient choisi naturellement de devenir opticien, Cyrus, lui, a fait le choix d’exprimer sa passion à travers l’art.

Enfant, Cyrus Kabiru, né au Kénya a grandi en face d’une montagne d’ordures. C’était la vision avec laquelle il avait grandit. A cause de la récurrence de ces dépotoirs sauvages, Cyrus décida de faire quelque chose.

Il disait souvent à son père qu’il voulait donner aux ordures « une seconde chance ». A ce moment, il était sans nul doute loin de se douter qu’il avait prophétisé ce que serait sa carrière. Car oui, l’art de celui qu’on appelle le fer de lance de  »l’Afrofuturisme » repose sur deux pilliers qui constituent l’essence de sa personne : sa passion pour les lunettes et son ambition écolo.

Conrètement, il transforme des ordures pour en faire des « lunettes » fashion, ce qui donne parfois des résultats aussi déroutants qu’agréables à l’œil.

Mon père avait l’habitude de me dire : « Cyrus, si tu veux porter des lunettes, il va falloir que tu en fabriques toi même. »

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2 – Serge Mouangue, l’homme qui a marié l’Afrique et le Japon

Le projet Wafrica est le fruit de l’union insolite entre deux cultures qui pourtant semblent diamétralement opposées. Wafrica est en fait un mot valise constitué d’« Africa » pour désigner l’Afrique et de Wa, qui est le plus ancien nom connu du Japon à ce jour.

Né de l’imagination fertile du designer camerounais Serge Mouangue, Wafrica est la fusion du Kimono et du Wax. Lorsqu’on parle de kimono, beaucoup pensent à l’uniforme utilisé lors des sessions de Judo ou de Karaté. Pourtant le Kimono est surtout LE vêtement traditionnel japonais par excellence, au même titre que le boubou dans nos chères contrées.

L’idée de ce pétillant cocktail culturel germa dans l’esprit de l’artiste alors qu’il travaillait à Tokyo, tiraillé entre sa nouvelle vie et l’appel de ses propres racines.

« En tant que designer, mon travail était de donner forme aux idées. Mon métier principal au Japon était de concevoir des concepts de voiture pour Nissan, mais l’artiste en moi me chuchotait : « tu ne peux pas quitter ce lieu sans avoir produit quelque chose qui raconte la vie que tu as vécu dans ce pays. » La première chose que j’ai faite est de prendre quelque chose d’iconique venant du Japon, en l’occurrence le kimono, et quelque chose d’iconique venant d’Afrique de l’Ouest, le Wax, que j’ai réuni dans un modèle qui ne raconte pas juste l’histoire de deux cultures, mais une nouvelle histoire en elle-même. »

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3 – Dennis Chuene, l’artiste qui était obsédé par les sacs chinois

Tu sais qu’un fashion designer est doué quand il arrive à rendre élégant un objet banal voire moche du quotidien. C’est le tour de force qu’a réussi Dennis Chuene, un designer sud-africain, qui s’est approprié ces sacs chinois au design quadrillé omniprésents dans nos marchés.

Ces sacs n’ont pas vraiment de nom officiel ni de marque et leur appellation varie en fonction des pays mais une chose est sûre : nous les utilisons tous. Ils sont peu chers, relativement solides et capable de transporter une grande quantité de bagages, la valise low-cost par excellence.

Grâce à son œil affûté de designer, Dennis Chuene a su déceler le potentiel caché de ces sacs et en a fait sa marque de fabrique. Des sacs à dos aux chemises fashion jusqu’aux baskets made by Adidas dont on devine clairement la source de leur inspiration, Dennis Chuene a littéralement réinventé cet objet en transcendant son utilisation.

Très honnêtement, mon obsession pour ces sacs chinois est née d’un besoin de me réapproprier cet objet méprisé du quotidien mais avec lequel j’ai pourtant grandi. Je voulais lui donner une personnalité, lui offrir un moyen métaphorique de dire « je suis une partie de toi. Tu m’utilises quand tu es en galère et tu m’oublies dès que tu touches des sous ».

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4 – Docta, le graffeur engagé

De son vrai nom Abdou Lamine Ngom, Docta est un artiste sénégalais passionné de Hip-Hop. Pour la plupart des gens, le Hip-Hop se résume au rap et pourtant le Hip-Hop est un tout qui englobe d’autres disciplines telles que le breakdance, le DJing, le beatboxing et le graffiti. De cette dernière discipline, Docta en fera sa spécialité. Il s’initie à l’art du graffiti en 1988, s’exerçant sur les murs de la maison d’habitation de sa grand-mère (avec sa permission bien entendu) et prend petit à petit ses marques.

Mais ce n’est que l’année suivante qu’il passe aux choses sérieuses, grâce au projet « set setal », du ministre de l’éducation et de la jeunesse qui consiste à embellir les rues et les quartiers laissés pour compte à Dakar

Aidé de sa team, la Doxandem Squad, Docta repeint un bon nombre des murs de Dakar. Plus tard, la Doxandem Squad évoluera pour devenir une association internationale d’artistes graffeurs dont l’objectif est la promotion du graffiti et le culture urbaine sénégalaise et internationale.

Docta en pleine séance de graffiti, à droite.

La Doxandem Squad, dont Docta est le président, est à l’origine du « Festigraff », un festival international autour du graffiti ainsi que du « Graff & Santé », une campagne socio-humanitaire.

Les graffitis réalisés par Docta et la Doxandem ont la particularité d’être porteur de messages : là où d’autres se content de graffer leurs noms d’artistes, Docta et les siens eux gravent des mots à caractère préventif tels que Fadiou (se soigner), paix ou encore santé.

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5 – Gonçalo Mabunda, le sculpteur qui transforme les armes en oeuvres d’art

Le dernier artiste de cette liste se nomme Gonçalo Mabunda. C’est un célèbre sculpteur mozambicain connu pour créer des objets d’arts à partir d’instruments qui causent la mort.

Les armes utilisées dans ses sculptures sont authentiques. Ce sont des armes démissionnées, c’est-à-dire des armes dont on ne fait plus usage, auxquelles l’artiste donne un second souffle.

Parmi les oeuvres créées par Gonçalo Mabunda figurent des masques, des trônes et autres figures. L’une de ses oeuvres phares, un trône fait de fusils, n’est pas sans rappeler un célèbre autre trône de fiction, au cœur de l’intrigue d’une des séries les plus populaire de ces dernières années.

Ak-47, mines terrestres, lance-roquettes, bottes de soldats et autres casques, tout y passe.

Dans un pays qui a connu le traumatisme de deux grandes guerres, l’oeuvre de Gonçalo Mabunda apparaît comme un devoir de mémoire. Comme il le dit lui même, chacun de ses travaux sont des hommages aux personnes qui ont succombé sous les coups de ces armes destructrices.

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