Dibawssette ou comment construire une marque de cosmétique qui détonne

Sur Intagram, le hashtag #makeup apparaît sur 210 millions de publications, minimum. Rien que ça ! Clairement, ce n’est pas une mince affaire de se démarquer dans cette marée d’amateurs et de professionnels. C’est pourquoi tenir 8 ans dans cet univers, en se constituant au passage une réputation mondiale, c’est une prouesse ! Qu’a réussie haut la main, une talentueuse béninoise du nom de Faridath Diboussé.

Faridath Diboussé, fondatrice de Makeup by Dibawssette et de la marque DIBA by Dibawssette
Faridath Diboussé, fondatrice de Makeup by Dibawssette et de la marque DIBA by Dibawssette

Si vous traînez dans la sphère du maquillage, vous avez certainement déjà croisé l’une de ses œuvres ou l’un de ses tutoriels. Personnellement c’est sur Instagram que je l’ai découverte il y a 2 ans. Je me rappelle avoir été impressionnée par un travail inhabituel: des couleurs éclatantes, du graphisme, du dramatique et surtout, de l’audace.

Le Tip : Il est essentiel de montrer aussi souvent que possible votre travail. Faites en sorte que vos réalisations (les plus abouties) se retrouvent partout. Travaillez aussi à vous améliorer et à sortir de votre zone de confort. Votre progression doit être visible.

Le meilleur ami de l’entrepreneur : Les réseaux sociaux

Là où certains se contentent de considérer les followers ou les likes en termes de chiffres, Faridath a su se constituer une véritable communauté. Fidèle et engagée, la BawssetteCrew comme elle la désigne, est même impliquée dans les processus créatifs voire dans les grandes décisions.

Diplômée en marketing digital, Faridath a pleinement conscience que la gestion de la communauté est primordiale pour l’image de marque que l’on essaie de construire. C’est son public qui la guide dans ses choix stratégiques. Au-delà de la maquilleuse classique, Faridath est donc une créatrice prolifique de contenu, permanemment à l’affût des préférences de son audience pour adapter ce qu’elle lui propose. Et c’est visiblement une technique qui marche puisque ses comptes Facebook, Instagram et YouTube totalisent à ce jour près de 500.000 abonnés !

Le Tip : La puissance d’Internet est à votre service. Prenez le temps de créer un contenu qualitatif dans la forme comme le fond. Investissez dans le matériel approprié pour capturer votre travail. Soyez régulier dans vos publications. Et prenez soin de votre communauté.

La gestion de la communauté est primordiale pour l’image de marque que l’on essaie de construire - Dibawssette Cliquez pour tweeter

Pour aller un cran plus loin que le virtuel et répondre à une demande croissante, elle a initié une série de Masterclass dénommée « Les 5 sens de la beauté ». Car pour Faridath, (se) maquiller est un art de tous les sens. Toujours à l’écoute de la BawssetteCrew, elle a tenu ces événements là où elle a été le plus réclamée. Le Bénin (bien entendu), le Maroc, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont tour à tour accueilli la makeup artist qui a pu rencontrer ses fans et partager un peu de sa science.

Le Tip : Sortez du virtuel. Particulièrement si la prestation que vous proposez est « physique »,  il faut saisir toutes les occasions de se frotter au monde et surtout de vendre. Ventes privées, ateliers, conférences etc. Participez à autant d’événements que possible, pour peu que votre public s’y trouve.

Atelier Les 5 sens de la beauté par Dibawssette à Cotonou
Atelier Les 5 sens de la beauté par Dibawssette à Cotonou

Mais évidemment, il lui a fallu être têtue pour en arriver là…

…car quand Faridath décida de se lancer en 2011, les choses ne se sont pas passées exactement comme prévu.

A l’époque sa cible était clairement définie : le monde éditorial. Elle adorait le chic extravagant des photos de magazines et laissait énormément parler sa fibre créatrice. Les visages étaient des toiles qu’elle transformait en œuvres d’art.

Makeup créatif by Dibawssette
Makeup créatif by Dibawssette

Mais peu de personnes étaient sensibles à ce maquillage osé, et la débutante qu’elle était n’intéressait ni les magazines, ni les photographes professionnels.  L’histoire de l’œuf et de la poule en somme, car il fallait le background pour se faire remarquer et pour construire son background, il fallait se faire remarquer.  « Ce n’est pas simple de continuer à croire en soi, quand les retours ne sont pas au rendez-vous ». On comprend que la jeune artiste ait failli tout laisser tomber. Surtout qu’elle menait parallèlement une carrière professionnelle florissante.

Le Tip : Ne soyez pas trop pressé. L’impatience peut être source d’erreurs évitables, et peut très vite saper votre moral. Bossez dur, et faites confiance au temps, votre heure viendra si et quand elle le doit. Autre chose, inspirez vous des autres, mais ne vous comparez pas à eux. Vous n’êtes en compétition qu’avec vous-même.

Bossez dur, et faites confiance au temps, votre heure viendra si et quand elle le doit. - Dibawssette Cliquez pour tweeter

Heureusement, Faridath a toujours été une assoiffée de challenges. Les opportunités ne se bousculaient pas au portillon mais sa détermination les a créées pour elle. « Un jour, j’ai tapé sur Facebook « photographe », et je suis tombée sur une jeune femme qui débutait aussi sa carrière. Je lui ai proposé de collaborer et de s’épauler entre nouvelles dans cet univers. Elle a accepté ».

Cette rencontre a été décisive. A deux elles se sont lâchées sans restriction et ont évolué ensemble. Pendant plus d’un an, elles faisaient au moins une séance photo par semaine. « On envoyait ces photos à des magazines qui finissaient par nous publier. Cela m’a vraiment permis de travailler non seulement ma créativité, mais aussi ma rigueur parce qu’une petite erreur au pinceau se voit en grand à l’écran et pire en imprimé ».

Aujourd’hui Dibawssette a été publiée dans de grands magazines internationaux tels que Amina, Eléments, Fashizblack…

Le Tip : Collaborez avec d’autres professionnels. Ne négligez personne. Pour peu que leur démarche cadre avec la vôtre, allez vers eux. De belles choses pourraient en résulter. Travaillez aussi avec des influenceurs de votre niche, mais choisissez bien ceux qui seront de vrais porte-paroles et toucheront le public que vous visez.

Makeup by Dibawssette
Makeup by Dibawssette

Faridath vs Dibawssette

Dans le monde de la beauté, elle s’est imposée par son originalité et son professionnalisme. Mais Faridath appartient à la race de ceux qui  poursuivent plusieurs lièvres à la fois. Depuis des années, elle mène de front avec le maquillage, une carrière en marketing digital. Il est vrai qu’avec un Bachelor en management, un DESS en entreprenariat, un MBA en marketing et des postes dans plusieurs grands groupes canadiens,  on peut déduire que Faridath est tout aussi passionnée par son métier que par son art. Elle nous répond que oui, et elle ne considère pas être obligée d’abandonner une casquette pour une autre. « J’ai toujours mené une double vie et j’adore ça! ».

Avoir plusieurs cordes à son arc est un avantage qui aide à se démarquer - Dibawssette Cliquez pour tweeter

Le secret de la cohabitation ? La recherche constante d’amélioration et sortir de sa zone de confort permettent de poser un pas plus loin à chaque fois. Des challenges, elle a en reçus, et chacun d’eux est venu avec un mur à abattre. Mais le besoin de se surpasser est ce qui lui permet d’upgrade. Le gros du boulot est mental en fait.

Vouloir et être prêt à tout, c’est pouvoir ! - Dibawssette Cliquez pour tweeter

Lire aussi : Comment je joins passion et métier

D’ailleurs, la fusion de ses différents univers a mené Faridath vers l’un de ses plus importants accomplissements : DIBA, sa marque de maquillage.

Diba by Dibawssette

La marque DIBA a été officiellement lancée le 21 Août 2018. En tête d’affiche une ligne de fonds de teints pour peaux noires et métissées au nom majestueux de QUEENDOM/MONDE DE REINES.

Fond de teint Queendom | Diba by Dibawssette
Fond de teint Queendom | Diba by Dibawssette

Noir, doré, chic, glamour, comme on peut s’y attendre, l’identité visuelle est on fleek ! La marque a fait le choix d’honorer l’Afrique et ses femmes en associant chacune des 9 teintes de fond de teint au nom et à l’histoire d’une reine d’AfriquePoku, Cléopâtre, Yaa Asantewa, … On aime ! (et on est bouche bée devant les photos)

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Les produits proposés sont exempts d’ingrédients nuisibles.  Ils sont au contraire boostés avec des actifs bénéfiques pour la peau tels que la vitamine E, la vitamine C, l’huile de jojoba et l’extrait de quinoa. La promesse étant de fournir une gamme à la fois de maquillage et de soin pour la peau. Car ayant longtemps souffert de problèmes de peau, faire la différence en fournissant un fond de teint « santé » était la motivation première de Faridath.

Il a fallu deux ans de recherche pour aboutir à un produit qui comble les besoins que la maquilleuse a recensé tout le long de sa carrière. Le résultat : une marque innovante, tendance, inclusive, et abordable, qui fait beaucoup d’heureuses à travers le monde.

Maureen Ayité de Nanawax maquillée par Dibawssette
Maureen Ayité de Nanawax maquillée par Dibawssette

Ce fut également l’occasion pour elle de se lancer dans un nouveau combat. Qui lui a demandé toute la force dont elle disposait. « Quand on crée une marque il faut s’attendre à tout, être prêt à trimer mentalement et physiquement. C’est l’application de tout ce que j’ai eu à expérimenter à date».  Que retient-elle de cette expérience ?

D’abord dans la création d’une marque, il y a un côté moins glamour mais ô combien essentiel : la recherche ! Matières, fournisseurs, distributeurs, mais aussi législation, taxes, business model, etc. Il faut beaucoup s’informer et étudier pour s’assurer de faire les bons choix.

Le Tip : Demandez l’accompagnement d’institutions dédiées ou de professionnels, comme les chambres de commerce, les accélérateurs de startups etc. Et bien sûr, Internet sera votre meilleur ami.

Ensuite, ce qui manque souvent aux entrepreneurs c’est la vision. On regarde beaucoup les premiers francs ou dollars qu’on gagnera. Or il faut très tôt penser à plus tard.

Lorsqu’on crée sa marque ou son entreprise, il faut avoir une vision à long terme. Dans 10, 20 ans, où vous voyez-vous ? Vos moves d'aujourd'hui en dépendront. - Dibawssette Cliquez pour tweeter

Enfin, en Afrique particulièrement, il y a beaucoup d’opportunités pour innover. On peut créer ou répondre à un besoin qui existe. On peut se distinguer par le produit, la distribution, les prix, les concepts marketing, ou même le packaging. En faisant vraiment de son mieux, on peut se faire une belle place.


Retouvez bientôt Faridath en Take Over sur notre compte Instagram pour nous en dévoiler encore plus.


Quelles leçons tirez-vous de l’histoire de Faridath ? Partagez-les avec nous et le monde 😉

 

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