NeHo Likors, la version remastérisée du Sodabi togolais

NeHo Likors, c’est une liqueur sortie du coeur des palmiers fleurissant sur les sols togolais. Elle est le résultat d’un savant mélange entre le Sodabi, eau-de-vie locale obtenue par distillation du vin de palme, et des fruits locaux.

Cette liqueur fait partie depuis quelques années des produits phares du « made in Togo » et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a le vent en poupe à l’intérieur, mais bien plus encore à l’extérieur du pays.

Lors des participations de la marque aux foires et expositions, deux types de réactions ressortent presque toujours du lot des visiteurs. Il y a ceux qui, fascinés par le décor, s’approchent du stand de la marque, les étoiles dans les yeux et posent tout un tas de questions allant du processus de fabrication jusqu’à l’origine de l’eau-de-vie à la base de la liqueur. Il y a aussi ceux là qui de loin scrutent le stand, hésitant entre le choix de la curiosité ou celui de la superstition. Le premier leur suggérant de s’approcher de ces drôles de bouteilles et de découvrir ce qu’elles pourraient bien contenir et le second, leur soufflant de passer leur route sur la pointe des pieds par peur de se faire « marabouter » par tous ces cauris ornant les bouteilles. Quoi qu’il en soit, le produit est loin d’être banal et fait parler de lui.

Aux origines de la marque

Nedo Homawoo est le nom à l’origine de NeHo Likors. Il est serbo-togolais et est né à Lomé où il a passé une bonne partie de son enfance. Nedo est sorti d’une formation scientifique pour se former en marketing. Pendant 10 ans, ses études en France l’ont éloigné de la terre natale mais il sera de retour et s’y installera en tant que liquoriste.

NeHo Likors est parti d’un hobby né en 2003 en France entre Nedo et un de ses amis Eddy. L’objectif des  jeunes hommes était de créer une cave à Rhum en se basant sur le modèle des caves à vins. Après avoir testé la recette avec le Sodabi aucours de ses vacances à Lomé, Nedo se remet à produire pour lui et ses proches  des liqueurs avec du rhum mais aussi avec du Sodabi.

En Août 2009, une amie lui propose de présenter son produit lors d’un marché artisanal organisé au centre culturel français de Lomé. C’est sous un délai d’un mois qu’il a fallu créer le nom de la marque, ainsi qu’une quarantaine de parfums basés sur divers fruits, épices et plantes. L’expérience fut plus que positive. Le chiffre d’affaire dépassait les attentes et ce furent les retours des premiers clients de cette foire artisanale qui ont encouragé la création officielle de l’entreprise en 2011.

Une identité visuelle marquée

S’il y a une marque togolaise qui a sû cerner l’importance de l’identité visuelle, c’est bien NeHo Likors. Sur chacune de ses bouteilles trône un cauris beignant royalement dans un coulis de cire rouge vif. Quand on connait la connotation spirituelle et parfois mystique qui est attribuée à cet objet dans les contrées subsahariennes, on comprend l’hésitation de certaines personnes à s’y approcher. Mais loin de se laisser intimider par les préjugés dont le cauris fait l’objet, NeHo Likors y fonde son image de marque.

Le choix n’aurait pas pu être plus judicieux car c’est ce détail qui rend le produit si spécial, le petit truc qui apporte le charme et l’intérêt. D’ailleurs après réflexion, on se demande si à part la qualité incontestée du produit, ce ne serait pas quelque part sur cette vague de controverse que surfe le succès de la marque. Les marketteurs vous le diront.
De toute façon la clientèle de la marque ne voit la chose que d’un œil admiratif et c’est ce qui importe.

Ce qui caractérise NeHo Likors

Le souci du détail, la minutie et l’effort de transparence font partie des principales caractéristiques de NeHo Likors. Ses bouteilles soigneusement étiquetées et portant chacune des codes de référencement du liquide contenu (cuvée, date, âge, parfum…) n’ont rien à envier à celles sorties des caves champenoises.


Les casiers contenants les bouteilles sont tous fabriqués en bois et, autre détail auquel les clients de la marque sont particulièrement attachés, les sacs en toile de jûte dans lesquels les bouteilles sont vendues.
Tous les accessoires précités sont fabriqués artisanalement par une filiale de l’entreprise, ENEKA, spécialisée pour sa part dans l’art déco.

NeHo Likors a le mérite de fusionner en son sein le côté ancestral d’un savoir faire artisanal et une vision contemporaine de l’art qu’incarne son packaging. Ce sont ces deux aspects qui font d’elle une marque hybride, alliant le chic apprécié par la jeunesse avec la classe dont les plus âgés raffolent.

Ce que peuvent retenir les entrepreneurs de l’expérience NeHo Likors

La première leçon, qui est plus un rappel consiste pour les entrepreneurs africains à accepter les contraintes que comportent leur terrain de jeu, le sol africain. Ils sont appelés à maitriser cet espace qu’ils ont choisi, à se l’approprier et à retourner les obstacles s’y trouvant en leur faveur.

Ensuite, le concepteur de NeHo Likors conseille aux futurs entrepreneurs de fabriquer des produits ou de proposer des services pour lesquels ils seraient eux même prêts à payer en tant que clients. En résumé, créez d’abord votre produit pour vous, soyez en le premier consommateur, c’est l’une des conditions auxquelles vous lui apporterez le soin et l’attention que les clients apercevront ensuite à travers sa qualité.

Au vu de l’ancrage culturel et traditionnel du Sodabi au sein des populations ouest africaines, la peur de la réticence des plus conservateurs aurait pu freiner la création de cette liqueur. Mais comme le dit le slogan de la marque: « c’est au bout de la vieille corde que se tisse la nouvelle ». Il s’agit donc pour les futurs entrepreuneurs d’oser toucher aux produits locaux et de les modeler de sorte à les rendre économiquement viables à l’intérieur comme à l’extérieur de nos pays.

Aujourd’hui, la demande de NeHo Likors sur le marché dépasse largement l’offre. Elle est de facto l’un des produits qu’il faut emporter avec soi à l’issue d’un passage à Lomé.
L’entreprise fait donc parfois face à des ruptures de stocks puisque les moyens dont elle dispose pour l’heure ne lui permettent pas d’offrir à cette clientèle sans cesse grandissante une production quantitativement suffisante.

L’objectif actuel est donc d’attirer des investisseurs afin d’élargir la production et d’arriver à une certaine démocratisation du produit au sein des populations togolaises et africaines qui restent encore majoritairement attachées aux boissons importées.

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