Comme vous le savez déjà, notre média consacre chaque mois un nouvel Irawo dont il partage l’histoire inspirante. Un Irawo, c’est un role model, quelqu’un dont le parcours est exceptionnel, hors du commun; atypique. La sélection est rude parce que le Irawo doit avoir un impact. L’un des critères à remplir est d’être un jeune de moins de 30 ans. De ce fait, plusieurs personnes au parcours exceptionnel se voient disqualifiées de ce titre. Dans cet article, nous avons fermé les yeux sur le facteur âge pour vous présenter une liste d’étoiles qui auraient mérité le titre d’Irawo si elles étaient plus jeunes.
1. Georges Weah, le croqueur d’or.
Il est incontestablement un des géants de l’histoire du football africain. Et pour cause, c’est à date le seul africain à avoir remporté le titre du Ballon d’Or qui consacre le meilleur joueur de l’année en Europe. Le petit garçon d’un bidonville de Monrovia qu’il fut crut en son rêve de footballeur professionnel. C’est alors avec acharnement qu’il travailla pour gravir les échelons. Formé dans son pays natal au Young Survivors, c’est au Cameroun qu’il se fit repérer par Claude Leroy qui le mit en contact avec l’AS Monaco et lança sa carrière pour de bon. A partir de là, Weah enchaîne les grands clubs (PSG, Milan AC, Manchester City, Chelsea, Olympique de Marseille etc). On peut dire que sa carrière a été remplie et couronnée de succès. Il compte à son actif 10 trophées en clubs et 09 distinctions personnelles dont celle du meilleur footballeur de l’année FIFA en 1995.
Issu d’un milieu défavorisé, il investi une partie de sa fortune dans des programmes d’aide aux pauvres dans son pays. Candidat malheureux aux élections présidentielles de 2005 et 2011 au Libéria, il est encore actuellement en course pour la présidence de la république du Libéria à 51 ans. On peut dire que c’est un homme qui ne lâche rien.
2. Chimamanda Ngozie Adichie veut changer le monde avec un stylo et une feuille.
Chimamanda Ngozie Adichie est une romancière de 40 ans qui marque la littérature anglophone africaine. Née d’un père professeur d’université et d’une mère administratrice dans l’université du Nigéria à Nsukka où son père donnait cours, Chimamanda effectua ses études universitaires aux Etats Unis. Elle obtint plusieurs diplômes avec brio avant de faire une maitrise ès arts d’Etudes Africaines à l’université de Yale en 2008.
Elle connut sa première reconnaissance internationale en 2005 lorsque son premier Roman Purple Hibiscus fut proclamé Meilleur premier livre du prix littéraire Commonwealth Writer’s Prize. Ce n’était que le début d’une série de récompenses dont le Orange Prize for fiction en 2007 et le Prix MarcArthur en 2008.
Elle est surtout connue pour ses deux interventions au TED Talks. Le premier intitulé The danger of single story en 2009 attire l’attention sur l’influence qu’ont les histoires dans le mécanisme de domination des uns par les autres lorsque ces dernières sont racontées par une seule partie prenante. Comme quoi, tant que le lion ne saura pas parler, le chasseur sera toujours le héros des fables de chasse. Dans We should all be feminists son second passage au discours TED, elle définit un féministe comme »Un homme ou une femme qui dit: Oui il y a actuellement un problème avec le sexe et nous devons y remédier. Nous devons faire mieux ». Elle aurait fait une excellente Irawo, nous pouvons vous l’assurer.
3. Tony Elumelu, l’enfant prodige de la finance africaine.
Entrepreneur, homme d’affaire, philanthrope, les mots ne manquent pas lorsqu’il s’agit de parler de ce banquier nigérian qui fait partie des milliardaires les plus riches d’Afrique. Né à Jos 1963, Tony Elumelu ne tarda pas à faire ses preuves en tant que grand joueur dans le domaine. Il acquit la Standard Trust Bank et en fait l’une des 5 meilleures banques au Nigéria à 33 ans.Voyant toujours plus grand, il conduisit la fusion avec la United Bank for Africa (UBA) en 2005 et en fit une institution financière panafricaine présente dans 19 pays. Il fut nommé en 2012 comme l’une des 20 personnes les plus influentes sur le continent Africain par le magazine Forbes.
Ce qui fait de lui un homme exceptionnel, c’est cet amour qu’il voue à son continent. Il en témoigne en créant la Tony Elumelu Foundation à travers laquelle il il entrevoit financer 10 000 start-up africaines à hauteur de 100 millions de dollars afin de créer un million d’emplois dans les 10 prochaines années. Les Entrepreneurs de la Tony Elumelu Entrepreneurship Program sont suivis, coachés, mentorés et financés à hauteur de 10 000 dollars US afin d’améliorer la croissance de leur entreprise. C’est l’Africapitalisme. Vous pouvez le découvrir d’avantage à travers ces 7 conseils de Tony Elumelu feront de vous un meilleur entrepreneur.
4. Wangari Muta Maathai, une mère pour mère nature.
Vous avez surement entendu parler de cette femme étoile. Son influence en tant que femme Africaine n’est plus à démontrer. Première femme d’Afrique à avoir remporter le prix Nobel de la paix en 2004, Wangari Muta Maathai est née le 1er Avril 1940 à Ihite au Kenya. Ses parents fermiers eurent la volonté de la mettre à l’école primaire. Ils posèrent ainsi les premières pierres de la vie scolaire de leur fille qui excella par la suite et devint la première femme d’Afrique de l’Est à obtenir une licence en biologie au Mount Saint Scholastica college. Elle poursuivit ensuite ses études aux Etats-Unis, en Allemagne puis à Nairobi où elle obtint un doctorat en médecine vétérinaire.
Elle est surtout connue pour être une militante écologiste. Son action la plus populaire entre autres est son opposition au projet de la construction de la maison luxueuse d’Arap Moi (ancien président kenyan) parce qu’elle aurait occasionné l’abattage d’arbres sur des acres de terre. Elle a reçu 9 distinctions dont la Chevalerie de l’ordre national de la légion d’honneur en France en 2006. Wangari succomba des suites d’un cancer le 25 Septembre 2011 à Nairobi. Elle fut enterrée dans un cercueil en bambou et en fibre de Jacinthe pour respecter sa demande de ne couper aucun arbre pour confectionner son cercueil.
5. Fela Anikulapo Kuti soignait la société par sa musique et devint immortel.
Musicien hors pair, Fela Kuti est le fondateur de l’Afrobeat. Grâce à un mélange de sonorités Jazz, Funk et de musique traditionnelle nigériane, le saxophoniste est aujourd’hui considéré comme une légende mondiale. La particularité de Fela est qu’il était un artiste engagé et avant-gardiste. Ses concerts et ses chansons étaient ponctués par de longs messages où il demandait au peuple de se réveiller et de prendre les rênes de son destin au lieu de le laisser aux mains des politiciens qui n’en avaient que faire. Il décida pour se faire comprendre par la majorité des africains de ne plus chanter en Yoruba sa langue natale mais de plutôt utiliser le pidgin (anglais de rue nigérian).
Devenu gênant pour les autorités nigérianes à l’époque, Fela fut arrêté pour détention de cannabis et détournement de mineures. Il créa alors la république de Kalakuta, son quartier général dans lequel il se réfugiait pour continuer à composer afin d’avoir de l’impact sur la société. Le musicien ne manquait de rien. Il était né d’une famille bourgeoise et sa musique de plus en plus aimée au delà des frontières le nourrissait. Il fonda même son parti politique Movement Of The People et se déclara candidat aux élections de 1983. Fela fut de nouveau enfermé en prison puis fut relâché grâce à la pression populaire, aux concerts de soutien organisés en son honneur et au renversement de la dictature de Muhammadu Buhari actuel président du Nigéria.
Atteint du Sida, Mr Kuti s’éteignit le 2 Août 1997 mais son étoile continue de briller. Son empreinte dans la musique nigériane est d’autant plus vivante qu’un festival de musique appelé le Felabration a été instauré et a lieu dans plusieurs pays dont l’Angleterre, les Etats Unis et le Nigeria pour lui rendre hommage. Plusieurs artistes contemporains de la musique nigériane tels que Wizkid, Davido, Olamidé, Phyno et bien d’autres y participent. Normal. Fela est une source d’inspiration pour eux.