Avez vous entendu cette voix qui fait tout à la fois dans un même morceau ?
Avez vous remarqué un jeune homme au style à la fois classe et décontracté, sourire aux lèvres et regard perçant? Vous venez de croiser Gyovanni le Soul Man.
Giovanni HOUESSOU est né à Cotonou en 1985. Il y a connu une enfance paisible et décrocha son Baccalauréat à 18 ans. La musique est entrée dans sa vie à travers les chants religieux et le passage forcé des cours de flûte au Collège Père Aupiais. À la différence des jeunes de son âge aficionados de sport, Giovanni a toujours aimé le chant. Au collège, pendant les pauses de midi, il chantait du Poetic Lover Et du Boys II Men.
Le début d’une carrière atypique
La musique devint concrète dans sa vie en 2000. Inspiré par le succès de Ardiess un groupe de rap béninois en vogue à l’époque, Giovanni se lança donc avec son frère et quelques amis. Ils nommèrent leur groupe African Power Soul (APS) en hommage à Positive Black Soul. APS devint Fool Faya quelques années plus tard sur leur album Tout Feu Tout Flamme.
Je suis un chanteur de soul. Je cherche à toucher l’âme au lieu de la faire danser.
2003. Parti en France pour ses études, Giovanni devenu Gyovanni saisit toutes les occasions de montrer son talent. Ses expériences l’amenèrent à se révéler à lui-même en touchant du doigt son véritable univers musical : la Soul. La soul est un genre centré sur la justesse des notes, leur sensibilité et l’émotion qu’elles provoquent chez l’auditeur. Elle est très singulière et met en valeur le timbre vocal du chanteur. Et justement, Gyovanni a un timbre unique. Aussi bien à l’aise dans les graves que dans les aigües, il impressionne par sa capacité à s’approprier toutes les chansons qu’il chante. Il décide de faire le pont entre la soul et les genres populaires africains tels que le Zouglou.
Pour preuve, sa cover du légendaire 1er Gaou de Magic System est un métissage musical d’émotions, d’origines et de saveurs dont il a la recette. Gyovanni a travaillé à élargir son registre vocal. Son travail fut payant car il peut aujourd’hui se targuer d’être le troisième Béninois, après Oscar Kidjo et Lionel Loueke, à être admis au Berklee College of Music, numéro 2 mondial.
Comment as-tu integré le Berklee College of Music ?
» Je me suis inscrit sur le net dans des conditions bizzares. Pour l’anecdote, la connexion était tellement lente que j’ai du appeller des amis à l’étranger et leur donner mes infos en temps réel pour m’inscrire. Ensuite, l’entrée se fait sur auditions et autres tests d’aptitude. Mon parcours professionnel m’a énormément été utile. Même si je n’y connaissais rien en théorie musicale mes oreilles aiguisées m’ont permis de passer certains des tests avec brio. » Gyovanni
Ses covers font l’unanimité sur les réseaux sociaux.
Gyovanni a décidé de gâter ses fans. Au Berklee Collège of Music il travaille beaucoup son style et en apprends sur la théorie musicale. Les résultats sont juste un délice pour les oreilles. Il réalise des vidéos dans lesquelles il reprend des chansons connues du public dans son style à lui. Il présente la musique africaine sous un nouveau jour et la rend consommable à tout le monde. Il rend hommage à des artistes légendaires de la musique béninoise tels que Robinson Sipa en faisant des covers de leurs succès, qu’il poste sur sa page Facebook et sa page YouTube Gyovanni Melody. Les réactions ne font pas attendre. Les covers de Gyovanni font des milliers de vues et sont très appréciées du public.
Le talent lui fit fouler les scènes des festivals mythiques comme Jazz à Vienne. Son single Bienvenue à CTN réalisé en 2012 a été nominé pour les titres de meilleur single et meilleur clip vidéo au R&R Awards 2012 au Bénin. Il participa la même année au prix découverte RFI. Une collaboration avec le fameux DJ Alexandre Billard et le producteur Doudtson donna naissance à deux singles Love is the Solution et Don’t You Know qui ont figuré sur les playlists les plus populaires des radios et télévisions européennes.
Sincèrement, je vise la place de John Legend, Anthony Hamilton et pourquoi pas, faire mieux.
Gyovanni est très ambitieux. Sa carrière est plus que jamais en marche avec les projets auxquels il est associé. Il a été l’un des acteurs principaux d’un documentaire sur les étudiants Africains de Berklee qui sera bientôt disponible. Il prépare une tournée africaine, avec les anciens élèves de son université, dont le but est de rendre hommage aux précurseurs de la musique Afro. Gyovanni travaille également sur son EP À la poursuite du bonheur. Il prend le temps de peaufiner ses morceaux avant de les publier. « Je ne veux pas que le concept soit perdu. Je voudrais que les auditeurs puissent puiser l’essence réelle du projet ». Afin de perpétuer la musique africaine et de la rendre accessible aux musiciens du monde entier, il prépare un recueil de partitions de chansons afros qu’il publiera bientôt. En attendant la sortie prochaine, il continue de publier ses covers sur Facebook et de faire plusieurs scènes.
Les difficultés ne l’arrêteront pas.
Des artistes comme Gyovanni sont parfois incompris du public africain. Habitué à la rumba congolaise, au coupé décalé ou encore au Zouk, il n’arrive pas toujours à percevoir le travail et la qualité qui ressort de la soul. Ce paramètre Gyovanni l’a vite compris et ne s’en trouve pas découragé. Au contraire, il en fait une force. D’après lui c’est un feu vert pour aller conquérir aussi un public international ; « On a trop peu d’ambassadeurs culturels, un de plus ne nous ferait pas de mal ». Il est prêt à aller trouver son public où qu’il soit et toucher les cœurs par son talent.
Chez Irawo nous avons été touchés par cette voix qui soigne les cœurs. Gyovanni est notre coup de coeur ?.
Aldrich Achani Doubogan