Aujourd’hui, on va parler d’une artiste pas comme les autres, dont la toile est en cuir, et dont les pinceaux sont faits en fils…de cheveux. Nassika Tamama Roufai ou encore YèmiHair’Art est hairstylist.
Elle façonne et conçoit des graphismes sur la matière capillaire. Un hairstylist c’est quelqu’un qui fait des créations artistiques sur cheveux.
La philosophie de YèmiHair’Art est d’apporter à travers YèmiHair’Art, une valeur ajoutée à l’industrie de la mode au Bénin.
Elle se taille une réputation dans le secteur de créativité au Bénin. Sa volonté de dépasser les standards et de ne pas faire comme les autres lui a permis de faire ressortir toute la dimension artistique enfouie en elle et de créer YèmiHair’Art. Avec une licence en entrepreneuriat filière création et reprise d’entreprise ainsi qu’un diplôme d’esthéticienne, Bénino-Suisse Nassika a 23 ans et tout ce qui a trait à la beauté de la femme et à l’innovation, l’attire.
Découvrons ensemble son parcours de Hairstylist et d’entrepreneur dans la mode au Bénin.
CQFD : YèmiHair’Art est née de sa passion pour les cheveux 😉
Nassika Tamama aime tout ce qui a rapport à leur entretien et à leur manipulation. A la base, elle concevait des pommades pour cheveux. Elle en a même fait un commerce, plutôt florissant, les vendant à 1000 francs l’unité. Beaucoup de personnes appréciaient son produit et voulaient l’utiliser. Mais la composition de cette pommade englobait plus des produits déjà finis. Ce qui a été la cause du déclic de Nassika. Il fallait faire les choses autrement.
Voulant davantage mettre l’accent sur le naturel, j’ai réfléchi et j’en ai parlé à ma mère, qui m’a conseillé sur les produits naturels dont on dispose en Afrique et au Bénin tels que le beurre de karité, les huiles essentielles et les poudres pour cheveux naturels.
La présence et le soutien continu de sa famille a été pour elle une force. Elle le précise elle-même : « Mon amour pour les cheveux provient de ma mère, elle adore les tresses et les coiffures et elle m’a transmis cette passion« .
Elle a donc exploité tous les conseils qui lui ont été prodigués pour améliorer les composantes de son produit en priorisant les matières bio, sans artifices et substances chimiques. Ce qui a ravi ses clientes et accru la demande.
J’étais ouverte à toutes sortes de questions et de remarques afin de mieux accompagner chaque utilisateur à travers mes conseils. Je disais à toutes mes clientes que j’étais vraiment libre pour assurer cet accompagnement personnel en fonction de leurs besoins.
Au fil du temps, et eu égard à la proportion de ses sollicitations, Nassika a saisi l’opportunité de proposer un service de traitement pour cheveux. Si elle possédait le don d’ubiquité, elle aurait fait encore plus de merveilles. Elle accueillait ses clientes chez elle, et continuait à suivre ses cours à l’Université.
Je pouvais faire des soins de cheveux à environ 6 (six) clientes tous les week-ends sur la base de mes pommades. Je travaillais tous les types de cheveux, afro, défrisés ou métissés.
Le fait de vendre un produit efficace et peu cher a vraiment attiré un grand nombre de femmes vers elle. Pour elle, le plus important restait cependant d’apporter une solution à travers ses innovations. De là est venue l’idée de revisiter les tresses d’Afrique, fruits de la diversité des cultures. En effet, après les soins, de nombreuses clientes requéraient des nattes, tresses originaires de l’Afrique de l’Ouest. Et vu qu’elle avait cette passion pour les cheveux depuis toujours, le reste fut ( presque ) un jeu d’enfant. C’est ainsi que YèmiHair’Art a pris forme. Longue histoire ? Attendez, ce n’est pas fini.
Devenir Hairstylist au Bénin n’était évidemment pas le plan de départ
Dès le départ, son objectif était juste d’entreprendre et de créer un nouveau produit. Mais elle a su marquer la différence à travers son art. Tout s’est dessiné donc progressivement. Bien qu’un tel métier soit très peu développé au Bénin, elle a décidé de faire connaître toute la dimension artistique de la coiffure. Dans une société où faire de la coiffure est souvent vu comme un échec, réduit à un métier de seconde zone; son entourage a néanmoins détecté son talent. C’était plus que de la coiffure, c’était de l’art.
À travers mes coiffures, j’aime apporter une touche personnelle, innover. Ça m’a permis de révéler mon côté artistique.
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De l’ordinaire à l’artistique
Partir d’une coiffure basique à la recherche d’un résultat différent l’a menée tout droit à l’artistique. Elle a collaboré sur des projets créatifs avec des photographes de mode tels que Darios Tossou ou Elvis De Dravo. Ces collaborations ont eu le don de renforcer son envie de faire parler de son art. Elle se met à retravailler ses techniques de coiffure artistique afin d’extérioriser toutes ses idées.
Pour créer, Nassika s’inspire de tout objet afin de raconter des histoires à travers les cheveux et les formes qu’elle leur donne. Tel qu’elle l’affirme :
J’utilise parfois des bûchettes, des bidons, des entonnoirs et des fils à linge colorés. Ainsi, je ne me mets pas de limites. Je peux même utiliser des fruits dans mes créations (rires…) et cela fait partie des choses sur lesquelles je travaille actuellement.
En dehors des collaborations, c’est sa participation à la SOB Fashion-Week, le plus grand rendez-vous de la mode au Bénin, qui a boosté sa notoriété.
Au cours de la SOB Fashion week, je n’avais pas de limites ou de canevas à suivre comme sur les shootings photos. J’ai créé des coiffures extra délirantes, ce qui m’a davantage révélé au public. Ce fut une expérience inoubliable. Car j’avais une forte possibilité de m’exprimer et j’étais entourée de personnes formidables qui ont su m’écouter et mettre mon travail en valeur.
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Elle collabore avec plus de photographes dont Marc Arthur Kidjo et Dah Photography, avec des Make-Up Artists comme Anouar Boni Make up et Oussy Make up. Elle a également participé via une collaboration avec Modernetchic au shooting de la diva Pépé Oléka qui a été l’une de ses plus belles expériences.
Laisser libre-court à l’inspiration !
Parfois, en regardant la télé , une voix et des images me viennent en tête. Alors, je prends mon carnet et je dessine pour ne pas oublier la coiffure. Je peux même être sur un taxi-moto et être inspirée.
Yèmi Hair’ Art, pour continuer dans la même lancée
Nassika laisse libre court à son imagination et crée des coiffures les unes plus spectaculaires que les autres. Elle vise toujours plus haut. #UpperEchelon mind !
Après son diplôme d’esthéticienne, elle a ouvert l’institut de beauté Yèmi Beauty, dont elle rêvait tant. Nassika pense à évoluer toujours plus pour maintenir cet effet Waoooh que dégagent ses créations.
Si vous avez envie d’entreprendre ou de faire quelque chose, il faut d’abord aimer ce que vous avez envie de commercialiser comme produit ou de proposer comme service.
Selon notre Hairstylist Béninoise, pour s’épanouir dans ce qu’on fait, il faut aimer le travail qu’on fait. Dans la mesure où, quand tu as l’amour pour ce que tu fais, même lorsque tu échoues, tu as malgré tout cette joie en toi et cette voix qui te poussent à être fier de toi parce que tu auras essayé. Tu apprends de tes erreurs, tu te relèves et tu tapes encore plus fort !
Il faut donc éviter de faire comme tout le monde. Il faut plutôt réfléchir à comment apporter un plus en prenant en compte les réels besoins des autres.
Enfin, souligne -t-elle : » J’aimerais interpeller sur la nécessité de soutenir les entrepreneurs en les suivant sur les réseaux sociaux et en consommant leurs produits ou en faisant recours à leurs services « . Les entrepreneurs attendent en général une réaction, notamment des critiques constructives pour améliorer leurs produits à travers leur présence sur internet.