C’est un constat étonnant, mais encore aujourd’hui dans le monde, existent des personnes qui se représentent l’Afrique comme une terre inconnue qui rime avec pauvreté, retard, jungle et autres joyeusetés.
Oui oui ! Mais ne leur attribuons pas totalement la faute (quoique, Internet existe me direz-vous…).
Car l’image de l’Afrique que présentent les médias d’Outre-Mer n’est pas toujours des plus objectives.
Pourtant, ceux qui en sont originaires ou y vivent, reconnaissent la valeur de l’Afrique et son indispensable contribution à l’échelle mondiale grâce a ses fils et filles.
Les capitales africaines en scène
« Capitales Africaines » est une réponse à ce besoin crucial de visibilité objective. Il s’agit d’une série télé qui fait une incursion dans les métropoles africaines, pour montrer sous forme de fiction, la réalité du quotidien. Issue d’une collaboration entre la société de production Scenarii et la chaîne panafricaine A+, elle transcrit aussi bien les péripéties et obstacles que la créativité, la résilience, le travail et les victoires de monsieur-tout-le-monde.
Le projet a été présenté le Jeudi 25 Octobre à la presse béninoise pour annoncer la diffusion de l’escale béninoise de la série « Capitales Africaines : Kutonou ». Après Bamako, dont les épisodes sont actuellement en diffusion sur A+, Yaoundé, Niamey, Cotonou et en bonus Conakry sont à l’honneur pour cette première saison. Au total, ce sont 120 épisodes de 26 minutes qui seront diffusés sur la chaîne.
Trouver des réponses grâce à nos villes
Mieux qu’une simple initiative de promotion des villes d’Afrique, Capitales Africaines s’adresse particulièrement à la jeunesse, afin de lui donner des repères et déconstruire le mythe de « l’ailleurs qui est meilleur ».
Chaque épisode sur le fond, aiguille l’audience vers l’assurance qu’il est possible de se réaliser sur le continent. Jean-Noël Bah, producteur de la série a d’ailleurs souligné à cet effet que : « Capitales Africaines est partie de l’idée selon laquelle notre jeunesse croit de moins en moins à nos systèmes, nos cités, nos politiques. L’objectif est de donner des repères, des modèles qui permettent à la jeunesse de s’identifier à un certain standard d’individus ».
Chacune des villes parcourues offre des histoires et réalités distinctes. Les téléspectateurs pourront s’identifier grâce aux diverses thématiques qui transparaissent selon la ville à l’honneur. Par exemple, pendant qu’à Bamako, la série aborde entre autres le thème de la polygamie, ce sont les penchants narcotiques qui sont l’un des sujets de « Capitales africaines : Niamey ».
Le chapitre béninois : « Capitales Africaines : Kutonou »
Déjà pourquoi Kutonou et non Cotonou ? La réponse est la recherche d’authenticité selon le réalisateur béninois Aymar Ayeman Esse, le pilote de l’étape béninoise de la série. Il précise que : « Cotonou ne veut rien dire. Kutonou est le nom original de la ville, et veut dire « au bord du fleuve de la mort ». C’est un mot dans une sonorité fongbé (une langue du Bénin, ndlr) qui remonte aux temps coloniaux ».
Fort d’un master en réalisation cinéma et télévision à l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audio-visuel, Aymar mentionne par ailleurs superficiellement les thèmes que l’on retrouve dans Kutonou. « Nous avons touché à la migration, au Vodoun qui est quand même assez évident quand on parle du Bénin, bien sûr aux réseaux sociaux qui captivent l’attention de la génération Y etc. »
Et afin de raconter le Cotonou des jeunes béninois en comparaison de celui de leurs pères, un personnage atypique apparaît dans la série. Il s’agit de Jacob, la statue sur la place de l’Etoile Rouge. « Nous lui avons donné une voix. Il intervient en début et en fin de chaque épisode. De là haut, il voit tout ce qui se passe et connaît parfaitement chaque personnage de la série ».
Vous devrez prendre le rendez-vous de chaque épisode pour découvrir si vous avez échappé ou non à l’oeil vigilant de tonton Jacob 😉
Une autre ville béninoise aurait tout aussi bien fait l’affaire, l’objectif étant surtout de pouvoir raconter une histoire moulée dans la culture béninoise.
Tremble Hollywood !
Depuis 4 ans, A+ est une chaîne panafricaine axée majoritairement sur le divertissement typiquement africain. Ceci à travers des programmes comme « L’Afrique a un incroyable talent » ou « Coiffure Kitoko ».
Mais la chaîne s’est résolument engagée dans une nouvelle dynamique : celle de mettre en lumière les talents africains en stimulant les productions locales. L’un des moyens étant notamment de se focaliser sur la production de séries purement africaines. Une promesse soulignée par le Directeur Général de A+, Domiano Maldiochi qui assure que « Les talents seront vraiment mis en lumière (…) pour leur donner une plus belle visibilité ».
C’est donc avec joie que nous découvrons que le volet Kutonou représente deux années de travail et avoisine 200 intervenants béninois mais aussi togolais. A terme les promoteurs ambitionnent de booster la scène cinématographique de chacun des pays parcourus.
En effet, chaque création originale offrira aux professionnels locaux (acteurs, réalisateurs, monteurs, scénaristes, etc…), un espace d’expression de leur talent. Car la série Capitales africaines s’inscrit dans un vaste plan de créations d’une nouvelle gamme de contenus africains déclinés sous quatre catégories : A+ Créations, A+ AfroNovelas, A+ Saga et A+ Nostalgie. L’objectif étant de poser le socle d’une ère dynamique dans l’audiovisuel africain.
La diffusion de « Capitales Africaines : Kutonou » débute le 1er Novembre 2018. Tous les jours du lundi au vendredi à 15h00 sur A+ (Canal 21 sur les bouquets Canal), rendez-vous est pris pour (re)découvrir Cotonou, la capitale économique béninoise sous toutes les coutures et acclamer le fruit du labeur des jeunes prodiges du 7e art béninois.