Ses 4200 abonnés vous le diront : Malick Kebe a de quoi vous surprendre. Il est de ceux qui n’attendent pas de tout avoir avant de commencer. Il est de ceux qu’on appelle aujourd’hui les « iPhone Artists ». Malick a commencé avec ce qu’il avait : Un iPhone et une passion certaine pour la photographie.
Ne vous fiez pas à la photo à la une. Derrière ce regard grave, il y a un jeune Africain, dopé au bonheur, qui traverse le temps, un sourire aux lèvres. Inspiré par l’artiste Ghanéen Prince Gyasi , prince des couleurs d’Accra, et par le Nigérian Akama Paul, Malick Kebe aspire à créer des images qui révèlent au monde le vrai visage de l’Afrique.
Quand il était plus jeune, sa mère l’emmenait souvent aux bords de mer. Ces instants de beauté et de bonheur ont grandi en lui au fil de temps, et façonné sa touche artistique. Mêlant couleurs, mouvements et ombres, Malick Kebe utilise ses clichés pour raconter des histoires et parler de son amour pour l’Afrique.
Malick Kebe : L’œil de l’iPhone
Son chemin, il l’a creusé avec une recette simple : Une grande cuillère à soupe de patience, une pincée de courage, de la motivation et beaucoup de sacrifice. Un photographe qui débarque sans appareil photo a de quoi étonner, sous des cieux où professionnalisme rime très souvent avec gros matos. Où est ton matériel, lui demandait-on souvent.
« Quand j’arrivais parfois sur les lieux des shoot, les modèles étaient choquées de voir que je n’avais qu’un téléphone et un réflecteur. »
Au départ, Malick s’est tourné vers l’iPhone, par manque de moyens. Pourquoi attendre d’avoir un appareil photo professionnel quand on peut commencer avec ce qu’on a ? Aujourd’hui, l’iPhone est une composante entière de son identité. Cela fait partie de son ADN.
« Et même si j’en avais les moyens, je resterai à l’iPhone. Cela me pousse à aller plus loin qu’avec un appareil photo pro. Je préfère me focaliser sur ma créativité que de chercher l’appareil sophistiqué qui vient à peine de sortir. Je veux montrer aux gens qu’il ne suffit pas d’avoir un super appareil mais qu’il suffit tout simplement d’avoir un œil créatif. «
Je veux montrer aux gens qu'il ne suffit pas d'avoir un super appareil mais qu'il suffit tout simplement d'avoir un œil créatif. Malick Kebe Share on XGrosse créativité, petit Matos
Ses photos sont les voix par lesquelles il proclame sa « Black Existence » . A 28 ans, Malick est directeur artistique dans une agence de communication, où il a appris à développer une attention aux détails graphiques. Pour lui, l’œil de l’artiste est ce qui fait sa différence.
« Au début, j’utilisais l’iphone 6S. Ensuite, j’ai voulu acheter un téléphone qui avait ma touche et que je pouvais payer avec mes moyens. J’utilise un iPhone 8 qui répond aux caractéristiques que je recherche – point focal 1.8 – et qui me correspond. »
Après 3 ans de photographie amateur, ce n’est qu’en Janvier 2019 qu’il se décide à professionnaliser sa touche. Il réalise quelques projets créatifs qu’il publie exclusivement sur son compte Instagram sous le pseudonyme @from_abidjan; une manière de crier au monde les origines dont il est tant fier. L’océan comme ultime muse, il s’égare entre paysages et masques avant de finalement trouver sa voie : Les visages, l’ombre et la lumière.
Tout découle de la vision du créatif, son œil est véritablement à la base de son travail. Malick Kebe Share on XCet œil dont il parle tant se reflète dans tout son processus créatif. C’est une vision qui ne s’encombre pas d’obstacles et qui trouve toujours le moyen de s’accomplir avec le peu.
« Quand je finis un shooting, je rentre chez moi pour travailler les photos. J’utilise le plus souvent une application appelée LightRoom, la meilleure application retouche photo pour moi, ou encore tout simplement les réglages du téléphone : exposition, brillance, teinte. Après, ça devient de super beaux clichés. »
Je préfère me focaliser sur ma créativité que de chercher l'appareil sophistiqué qui vient à peine de sortir. Malick Kebe Share on XFrom Abidjan to the World.
A travers son art, Malick vise la beauté et le talent. La photographie pour lui est un rappel constant vers ses origines, son enfance. Il cherche surtout à mettre en avant le Noir, dans ses imperfections et dans ses qualités. C’est de la fierté pure qui suinte de ses œuvres. Black Existence ou Babi Existence, Malick vise le monde, l’œil fixé sur son iPhone.
« Je veux montrer que de rien, on peut aller hyper loin. Je veux montrer au monde entier que Abidjan existe. Mon but c’est de mettre Abidjan sur la carte. Je viens de la Côte d’Ivoire, d’Abidjan. Je viens d’ici. «
Quand un fils de Babi se décide à montrer de quoi il est capable, il crée des étincelles. En Juin 2019, Malick Kebe est contacté par TBWA, l’agence Marketing et Média d’Apple, qui impressionné par ses clichés, décide de collaborer avec lui et de partager ses créations sur leur plateforme.
« Dans tout ce que j’entreprends, je mets tout mon cœur et ma passion prend le pouvoir. J’ai la rage de réussir, c’est ça qui me motive. «
Malick Kebe enchaîne les collaborations. Il a travaillé avec plusieurs marques et artistes, dont le père de l’Ancestral Soul, Boddhi Satva, sur le dernier clip de celui-ci. Il espère organiser très bientôt des Masterclass autour du monde pour partager son expérience.
Malick expose pour la première fois à Paris, du 14 Juillet au 21 Juillet 2019, à La Terrasse. Prochain cap : Atlanta, le 26 Juillet. Si d’aventure, vos pas vous mènent là-bas, faites-y un tour pour découvrir les œuvres de celui qui vient fièrement d’Abidjan.
Je veux montrer que de rien, on peut aller hyper loin. Je veux montrer au monde entier que Abidjan existe. Share on X