C’est quoi dessiner ? L’art du dessin est une philosophie fine qui s’esquisse entre couleurs, formes et rêves.
Ça peut être au travers d’un pinceau, d’un crayon, d’un stylo ou d’un stylet. Un dessin est le pur produit de l’imagination et de la créativité. Pour faire le dessin et pour le voir, il faut ressentir chaque émotion de chaque coup de trait. Le dessin, c’est autant de milliards d’Hommes que de milliards de vérités.
Le 229 regorge de talents époustouflants dans l’art du dessin. Parfois, simples représentations ou pures œuvres, le dessin raconte l’esprit contemporain d’une génération qui petit à petit installe ses vérités. Nous allons aujourd’hui, vous faire découvrir EN VRAC quelques jeunes dessinateurs béninois talentueux. Non, on ne parlera pas de Jowël Maestro. Mettez vos ceintures de sécurité, nous sommes sur le point d’entrer dans une autre galaxie…
1- @regis_evê, le plus Nobel
Il s’appelle Nobel Koty, il a 28 ans. Son nom d’artiste, c’est Regis Evê. Il a toujours aimé dessiner. A Aupiais, il dessinait des Mangas partout dans les salles de classe. Mais la pression sociale l’oblige à se concentrer sur ses études. Après une licence en transport et logistique, Nobel suit des cours en ligne en art ( peinture ).
Il voulait faire de son art quelque chose de plus vrai, qui ne soit pas une distraction. Autodidacte, Régis lit la plupart des livres de dessin de son petit frère styliste. Il a un fort désir d’atteindre le parfait équilibre entre gouache et acrylique.
Régis Evê est surtout spécialisé dans la peinture abstraite. Mais quand il dessine, c’est parfois des mangas et des illustrations qui font réfléchir. Il est attiré par la spiritualité et l’adversité qui révèle l’Homme tel qu’il est. Il veut peindre la lutte permanente entre l’esprit, les désirs et la réalité. L’art pour lui est partout.
» Pour moi, l’art c’est dans la vie de tous les jours. L’art ne se limite pas juste à nos traditions. C’est dans nos habitudes, dans notre quotidien, dans notre façon de vivre. L’art c’est retranscrire les émotions qui nous environnent. L’art contemporain c’est la société d’aujourd’hui et ses difficultés et j’essaye de retranscrire ça « .
Son univers, entre peinture et illustration, est rempli de couleurs vives, de visages et d’expressions. Il ne fait pas de portraits classiques. Régis Evê aime tout ce qui est couleur. Ses peintures sont très colorées et abstraites avec une volonté de faire ressortir une histoire ou un message. Quel est donc ce Nobel qui se cache sous tant de beauté ? N’est-il pas grandiose ?
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2- @Senami. D et ses gribouillis
« Ne vous attendez pas à voir des Picasso, mais juste à de l’art expressif « . C’est ainsi que Sènami prévient les lecteurs de son blog où elle dessine au quotidien les réalités et faits sociaux du Bénin. Ce que Sènami aime dans le dessin c’est l’esquisse, c’est le coup de pinceau qui s’arrête…Du tantrisme dans le dessin, quoi.
» Je préfère personnellement le côté brouillon et inachevé des dessins. Les premiers coups de crayon, c’est l’âme du dessin « .
Sènami a toujours un crayon et un carnet de dessin sur elle, mais elle s’essaye à la peinture, au graphisme et à l’illustration.
» Mon style varie en fonction de la mise en couleurs aussi. Qu’elle soit poussée ou assez simple. Je travaille beaucoup à l’ordinateur. Quand il s’agit de peinture, je suis soit dans le figuratif ou l’abstrait total. »
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3- Akinde Fatiou et son AfaArt
Un quart de siècle+1 à son actif, Akinde Fatiou doit posséder des tonnes de stylo-à-bille. Parce que sa passion pour le dessin tourne autour du réalisme parfois frappant que donne un stylo bien tenu. Il a du génie. Un des abonnés de sa page a fait un commentaire juste sur Akinde Fatiou. AfaArt est une « Grosse grosse grosse gifle artistique » .
Avec un master en Aménagement et gestion des ressources naturelles, Akinde a commencé à dessiner en Mars 2015. Une camarade à lui avait mis sur son profil WhatsApp un dessin qu’il a trouvé joli. Il lui a dit qu’il pouvait faire mieux, ce qu’elle n’a pas cru. Rentré chez lui, Akinde reprend le dessin au crayon et le lui envoie. Elle a trouvé ça parfait et met l’illustration du néo-dessinateur. Selon Akinde, c’était le 1er déclic.
Ensuite, Akinde rencontre sur Facebook Enam Bosokah, portraitiste ghanéen qui a fait le buzz sur la toile avec ses impressionnants dessins au stylo. Akinde est séduit. C’était la veille de l’anniversaire de son père. Akinde prend son courage à deux mains et écrit à Enam pour lui demander de faire un portrait de son père. Akinde a été laissé en « Vu ».
Frustré, il prend son mal en patience et ressent de plus en plus l’appel du dessin. Une semaine après, il découvre, toujours sur Facebook, Jowël Maestro, le maitre des perles.
» Je n’avais jamais rencontré quelqu’un, d’un tel réalisme. Parce que les dessins de Jowël sont magiques. Je me rends compte que quelqu’un proche de mon entourage, un Béninois, qui pouvait faire de tels exploits. C’est comme si tu vois un travail fait par un Européen et tu vois le même travail ici, ça va te donner des frissons. J’étais touché. Puisque j’avais été recalé par Enam, je voulais pas prendre le risque d’écrire et de ne pas recevoir de réponse ».
Akindé télécharge tous les dessins de Jowël et prend le temps d’étudier et comprendre l’art de Jowël. Il décide de dessiner lui-même son papa.
A sa grande surprise, tout le monde a trouvé incroyable son dessin au point de croire que c’était un montage. Ça le booste à fond et il commence une dizaine de dessins préliminaires. Il fait Kérékou au stylo qu’il poste sur les réseaux sociaux. Le partage a eu beaucoup de réactions et deux effets.
« Il y a un monsieur qui parmi tous ceux qui ont partagé m’a envoyé à 100% : quelqu’un mentionne Jowel Maestro. Celui-ci commente « #Nickel Tu as de l’avenir« . Akindé est marqué par le message de Jowêl. » Que quelqu’un comme lui réponde à mon dessin et me dise que c’est Nickel, ça m’a fait plaisir. Je me suis carrément lancé « .
Le deuxième effet c’est une première vraie commande que Akinde reçoit : un portrait plus grand de Kérékou et 05 autres portraits de famille.
L’argent qu’il perçoit, il s’en sert pour payer des stylos et du papier dessin: matériel plus adéquat que le papier A4 dont il se servait. Il multiplie les dessins et améliore sa technique en se lançant des défis. Et voilà comment est né AfaArt229, l’art de Akinde.
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4- Mohamed Ibk, l’illustrateur
27 ans, iris clairs, Mohamed Ibikanmi est un amateur de dessin qui a commencé avec les mangas. Il dessinait depuis tout petit.
» Je me rappelle encore quand je remplissais des cahiers de 32 pages de dessins et que je devais les cacher de peur que ma mere ne m’attrape « .
Un jour, Mohamed a troqué la feuille et le crayon contre une tablette et un stylet. Il est à fond sur son iPad : Hashtag graphic design.
« C’est comme si on me tendait une feuille blanche avec tous les types de pinceaux, stylos, feutres et crayons au monde « .
Ibk illustre généralement sur des fonds colorés.Ses oeuvres sont très minimalistes. Leur beauté réside dans une simplicité esthétique. Ce n’était qu’un simple hobby qui a pris des proportions gigantesques.
Mohamed rêve de créer une véritable identité graphique propre à l’Afrique et à court-terme de réaliser une mini-animation sur le Benin.
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5- @Syemel, le sélectif
Il rêvait de devenir footballeur mais le dessin avait déjà choisi son disciple. Syemel Agbazahou est un jeune dessinateur Béninois de 26 ans. Un soir de 2014, Syemel reprend le dessin après 12 ans de pause, inspiré par le portraitiste Français Percymad.
Les dessins de Syemel sont très réalistes. Ses outils de prédilection sont les crayons Faber Castel et les stylos à bille. Il est également promoteur de la marque de vêtements Street Wear, Iconik. Avec plus de 16 000 fans sur les réseaux sociaux, Syemel est ce jeune béninois semble être en voie d’être l’un des plus prometteurs de sa génération.
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6- @Ken Ahossan, le Sensei
Ken Ahossan a 19 ans. Il dessine beaucoup des mangas mais il fait aussi des portraits réalistes. Il a une manière spéciale à lui de présenter son dessin. Il y a un truc indéfinissable qui exhale de ses illustrations, plutôt une attitude. Ces dessins semblent plus tournés vers l’être que vers le message. Il ira loin.
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7- @Enock Diègue, Hedy
» Je ne considère pas vraiment comme un dessinateur mais plutôt comme quelqu’un qui raconte des histoires. Le dessin est au service de cette histoire. C’est pour ça que j’ai plusieurs styles de dessin…du cartoon au plus réaliste. « .
Hedy a 30 ans et suit des cours en illustration, story boarding et narration dans une école spécialisée dans la bande dessinée. « Je reste convaincu que faire ce qu’on sait faire le mieux est la solution pour s’épanouir dans nos vies. » Son art capture de fugaces instants de vie et ses personnages dégagent beaucoup de caractère.
On a envie de connaître leur histoire, de savoir ce qui se cache dans leurs moues, sourires et cris. Mais chacune de ses illustrations est une aventure, qui se lit dans les détails de son pinceau. Hedy s’intéresse beaucoup à l’éducation par la culture. Il rêve de réaliser des petits livrets de contes illustrés.
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