Steves Hounkponou : « Un rêve n’est rien d’autre qu’une succession d’objectifs »

Aujourd’hui créateur, influenceur et désormais auteur, Steves Hounkponou est allé à l’école de la mode auprès des meilleurs du métier et à celle de la vie, à coups de rêves brisés et d’espoir infinis. Entre son handicap, sa carrière de footballeur morte dans l’œuf, et sa passion pour Yves Saint-Laurent, il est devenu une icône.

Entre désespoir et triomphe

Comment réagirais-tu si l’on t’annonçait que tu ne pourrais plus poursuivre le rêve de ta vie ? Quelque chose qui te passionne et pour lequel tu es doué(e) ? Certains s’effondreront désemparés, d’autres pèteront un câble, cherchant un coupable à accuser. Steves Hounkponou n’a fait ni l’un ni l’autre lorsqu’on lui a annoncé à 14 ans qu’il ne marcherait plus jamais. Son histoire pourrait se résumer en deux mots : foi et résilience. Ces mots sont très caractéristiques de la jeunesse africaine, mais ils sont aussi la marque de toutes les personnes qui ont continué de cheminer droit malgré les travers. Et même lorsqu’elles marchent de travers, c’est en suivant avec conviction leur étoile qui scintille timidement. Suite à la sortie de son livre « J’avais toutes les excuses », nous te proposons d’aller à la rencontre de l’homme et de son histoire. Un homme parmi tant d’autres, de ceux qui portent en eux l’étincelle d’un parcours triomphant.

« Steves, tu ne marcheras plus »

Steves Hounkponou est né et a vécu au Bénin jusqu’à ses 14 ans. Issu d’une famille nombreuse, il a reçu une éducation dont les maîtres-mots étaient : respect et travail acharné. Passionné par le football, Steves est repéré par des recruteurs qui le font venir en France pour construire une vraie carrière. Cependant, à son arrivée en France, il se fait tacler lors d’un match. A l’hôpital, les examens dévoilent une maladie génétique rare : la spondylarthrite ankylosante. Cette maladie entraîne des rhumatismes qui touchent les jambes et le bassin. Steves se retrouve très vite dans l’incapacité de marcher. Ne pouvant donc plus jouer au foot, ses rêves sont anéantis. Il ne sera pas l’international béninois qu’il travaillait acharnement à devenir.

Steves reste sans l’usage de ses jambes pendant deux ans. Bénéficiant de tout le soutien de sa famille, il gardera en tête les propos motivateurs de son père. Malgré la dureté de l’épreuve, ce dernier le rassurait sans cesse :

« Tes frères et sœurs, les huit, ils marchent, ils se tiennent debout. Il n’y a pas de raison pour que tu ne le fasses pas. Ça va être compliqué, ça ne va pas être simple, mais tu vas y arriver. Tout va se jouer aujourd’hui. Maintenant c’est dans ta tête que ça va se passer. »

Instagram : Steves Hounkponou


Durant cette période difficile, il se trouve un intérêt pour la mode en lisant des magazines que lui ramène sa mère à l’hôpital. C’est à travers leurs pages qu’il découvre le mannequin Rebecca Ayoko, l’une des seuls top models africaines mises en avant par un créateur, en l’occurrence Yves Saint-Laurent. Cet homme laisse une marque indélébile dans l’esprit de l’ado qui voit de nouveaux rêves se former. La transition entre les deux passions s’opère et désormais, c’est l’univers de la mode qui appelle Steves.

Un jour, le vœu presque prémonitoire de son père se réalise. Steves marche après deux ans passés entre opérations, rééducation, douleur et peur. Dès lors qu’il a pu remarcher, Steves reprend le chemin des études avec à cœur, sa toute nouvelle passion. Il enchaîne les stages et les boulots dans de grandes entreprises de mode, et gravit très vite les échelons.

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L’immersion dans le monde rude de la mode

Steves n’était pas que talentueux pour le football. Ayant grandi aux côtés d’une mère couturière, il lui arrivait petit, de fignoler des vêtements pour les poupées de ses sœurs. Une chose qui ne plaisait pas forcément à tous. Néanmoins, sa maladie a permis à cette attirance pour la couture et la mode de croître. Il y a consacré ainsi l’ensemble de ses études universitaires.

Muni d’un diplôme en marketing de luxe et d’un MBA en finance, il intègre de grandes maisons comme Gucci, Cartier, Burburry et… Yves Saint-Laurent. Tout au long de son parcours, il se distingue par ses excellentes performances et ses idées foisonnantes. Mais il rencontre aussi la dure réalité des discriminations raciales. « J’étais souvent le seul Noir dans les réunions de grands patrons. Ma bataille c’était de me faire ma place en donnant 10 fois plus ».

Alors qu’il est un jour proposé pour un poste de directeur, il entent l’une de ses supérieures répondre en rigolant : « On ne va pas mettre un Noir à la tête de l’Europe ! ». Steves affirme que c’est cette phrase-là, entendue de façon hasardeuse, qui a été le déclic pour claquer la porte. Pendant un an, il épargne de quoi survivre 2 ans, puis quitte son boulot et lance Black Hats Paris.

Black Hats Paris

Dites bonjour à Steves Hounkponou, le CEO


Surdiplômé et expérimenté, Steves a tout ou presque pour se faire une place dans la mode. Il lance sa marque Black Hats Paris en 2017. Cette marque propose des vêtements et accessoires alliant jeunesse, ethnicité et confiance en soi. En parallèle, il conçoit des accessoires de maroquinerie qui sont l’expression de sa double influence culturelle : celle de le France et du Bénin. A travers cette marque, son but est de donner une place de choix à la culture africaine au sein de la maroquinerie française.


Son investissement particulier dans les accessoires de maroquinerie naît de ce chapeau qui a bouleversé sa vie. Un simple accessoire qu’il a acheté presque à contre coeur, mais qui lui a permis d’exploser les records de likes et de se positionner comme l’un des tous premiers comptes populaires d’Instagram. Ce chapeau comme un artefact, l’a rendu plus confiant, plus sûr de lui, plus stylé, plus beau. Steves s’est rendu compte que ce qu’il incarnait avec ce chapeau intriguait et plaisait. Il a donc saisi l’opportunité et lancé sa ligne de couvre-chefs. Le chapeau étant un marché de niche, il rajoute à la collection des sacs et des pochettes. Pour que la marque vive, il apporte quelque chose de nouveau chaque année au sein de ses collections.


Découvre la marque Black Hats Paris ici

Les bonus de Steves l’entrepreneur/influenceur


Semblable à une épopée, la réussite de Steves Hounkponou ne s’est pas opérée sans effort. Il y a mis énormément de discipline et de persévérance. Pouvoir atteindre ses objectifs nécessite pour lui de lister ses priorités et d’y concentrer son énergie.

Un rêve n'est rien d'autre qu'une succession d'objectifs. Il faut avoir la patience de les lister et de les cocher un par un.Steves Hounkponou Cliquez pour tweeter

Entreprendre est un parcours jalonné d’obstacles et Steves a connu une belle quantité d’entre eux. Selon lui, il est essentiel que les entrepreneurs prennent conscience de certaines réalités pour s’assurer de la prospérité de leur business. Lesquelles ? « Déjà savoir que l’entrepreneuriat c’est dur et que tu vas beaucoup te casser la tête ! » répond-il avec un petit rire. Mais au-delà se se forger un mental fort, Steves préconise aux porteurs de projet de :

  • Faire preuve de résilience et s’adapter constamment aux situations,
  • Travailler avec méthodologie,
  • S’entourer de personnes douées dans le domaine où on veut se lancer.
Pour réussir, il faut faire preuve de résilience, travailler avec méthodologie, s'entourer de personnes douées dans son domaine.Steves Hounkponou Cliquez pour tweeter


De manière encore plus stratégique, Steves nous a partagé quelques techniques pour augmenter ses ventes. Car il ne se suffit pas de se lancer ou de lancer son produit, il convient aussi de savoir comment le rendre attrayant. Selon Steves, il faut définir un concept qui apporte quelque chose au monde, plus particulièrement à la cible visée. Il est aussi nécessaire de tester la concurrence, afin de savoir pourquoi les gens préfèrent acheter chez elle plutôt que chez soi. Il faut analyser les points faibles des concurrents et en faire ses propres forces. Et ces points se trouvent à tous les niveaux : produit, service après vente, prix, distribution, expérience, popularité etc…

Il est essentiel de tester soi-même les produits des concurrents. En analysant leurs points faibles, vous pouvez en faire vos points forts. Cliquez pour tweeter

Dans le même sillage, l’un des meilleurs atouts de notre génération pour une marque ce sont bien sûr les réseaux sociaux. Avec ses 148.000 abonnés sur Instagram, Steves est bien placé pour connaître la force de ces plateformes. C’est grâce à sa communauté digitale qu’il a pu tester ses idées, ses créations, a acquis de la légitimité et un marché avant même de se lancer. Les réseaux sociaux sont un moyen gratuit de populariser sa marque et son image, de construire une communauté et d’acquérir un réseau de personnes qui résonnent avec ce que l’on fait.

Les réseaux sociaux sont un moyen gratuit de populariser sa marque et son image. Ils apportent un réseau de personnes qui résonnent avec ce que l’on fait.Steves Hounkponou Cliquez pour tweeter

Steves Hounkponou avait toutes les excuses pour ne pas laisser briller son étoile


Les obstacles nous poussent à deux choses : se surpasser ou abandonner. C’est le message qui ressort du parcours de Steves, qu’il raconte dans son nouveau livre qui vient de paraître aux éditions Dunod, intitulé : J’avais toutes les excuses. Toutes les excuses pour ne rien faire, pour passer le reste de sa vie à ruminer ce qu’il a perdu , pour blâmer la vie et les cieux pour ses malheurs. Et pourtant… Steves, aidé par ses parents, sa famille, sa communauté s’est surpassé.

Dans ce livre, il raconte ses propres expériences comme son appartement qui prend feu avec toutes ses affaires, ou les périodes de galère où il ne mangeait que des œufs. Il y partage aussi les histoires fantastiques des personnes qu’il a impactées comme par exemple cet infirmier qui a appris à coder, et est aujourd’hui le directeur technique de Black Hats Paris.

J’avais toutes les excuses, c’est le livre de ceux qui ont envie de réussir et cherchent les raisons et moyens d’y arriver. Un appel à la motivation, un don de vigueur, à la confiance en son étoile.

La peur c’est une inconnue qu’il faut embrasser. Chacun est venu pour une mission. Il faut juste la trouver. Ne vous fiez pas aux apparences et ne vous découragez pas. La vie c’est 80 ans, c’est court. On peut côtoyer le bas mais le haut est plus proche qu’on ne le croit.

Steves Hounkponou
La peur c’est une inconnue qu’il faut embrasser. Chacun est venu pour une mission. Il faut juste la trouver et le faire vite. Car la vie c'est 80 ans, il faut la vivre entièrement.Steve Hounkponou. Cliquez pour tweeter

Pour acheter J’avais toutes les excuses en Afrique :

  • Bénin : Sonaec, Librairie Notre Dame
  • Burkina Faso : Diacfa, Librairie Jeunesse d’Afrique, Mercury
  • Cameroun : Fnac Douala, Librairie Saint Paul, Librairie Professionnelle
  • Côte d’Ivoire : Librairie de France, Fnac
  • Guinée Conakry : Maison du Livre
  • Sénégal : Librairie Clairafrique, Quatre vents
  • Togo : Librairie Bon Pasteur
  • Partout dans le monde : En ligne ici

A ton tour ! Tu n’as aucune excuse pour ne pas te lancer vers tes rêves 💥

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