OMG Digital est une start-up media qui produit du contenu africain axé sur la culture pop, les tendances sociales, le divertissement et le mode de vie pour les fans en Afrique et la diaspora. Fondée en 2012 par 03 Ghanéens Jesse Arhin Ghansah, Prince Boakye Boampong et Dominic Mensah, le site à 4,5 millions de visiteurs uniques par mois, vient de faire une incroyable levée de fonds : 1,1 millions de Dollars USD environ 600 millions de F CFA.
Comment tout ça a commencé ? ?
» C’était frustrant d’aller en ligne et de ne voir que des informations ennuyeuses, de la politique, etc. On voulait créer quelque chose pour des gens comme nous, avec des listicles, du contenu léger. Les smartphones avaient commencé à être partout et Facebook devenait super populaire aussi, et voilà, c’est pourquoi on a créé OMG« , dit Ghansah qui en ce moment ( 2012 ) était encore au collège avec ses amis.
» La plupart des gens en ligne, en ce temps là étaient jeunes comme nous. BuzzFeed et Mashable produisaient du contenu pour les Millenials mais on ne pouvait pas vraiment s’y identifier. »
Ils lancent donc OMG Ghana : un site web à la « BuzzFeed » avec des infos « chill » pour les millenials Africains, qui constituent plus d’un tiers de la population Africaine. 60% du public de OMG a entre 18 et 24 ans et parle majoritairement l’Anglais. OMG Voice, le site global qui regroupe tous les sites web de la start-up, propose désormais du contenu séparé pour le Ghana, le Kenya et le Nigeria. Le plus grand défi de OMG est la grande diversité de cultures et de langues en Afrique.
« Il y a beaucoup de nuances et de différences culturelles, mais dans certains pays, il existe des similitudes. Comme le Ghana et le Nigeria sont proches en termes de culture, il est facile de créer du contenu pour les deux. Les Kenyans et Les Tanzaniens ont également des cultures similaires, alors nous essayons de faire face à [l’expansion] simplement, en allant dans les pays où nous sommes déjà et en trouvant le prochain marché le plus proche en termes de culture « .
Les prochains marchés sont la Tanzanie, l’Afrique du Sud, l’Ouganda et la Zambie ; et très bientôt des pays francophones et arabophones afin d’être « présent dans chaque pays Africain ». OMG Voice utilise essentiellement Facebook pour distribuer ses articles et toucher leurs lecteurs.
» Beaucoup de gens passent leur temps sur Facebook en Afrique. Certaines personnes pensent même que Internet se résume à Facebook. C’est de là que nous tirons le plus de trafic« .
Quel est leur business model ? ?
« Beaucoup de médias africains sont bloqués dans le passé. Ils essaient de recréer l’expérience ‘Papier’ en ligne. Lorsque les gens visitent ces sites, ils ont une mauvaise expérience car les sites ne sont pas optimisés pour les mobiles. Nous avons gardé le mobile à l’esprit depuis le premier jour. «
Au départ, OMG Ghana n’était pas le principal projet de Ghansah, Mensah et Boampong. Les trois amis avaient une plateforme de micro-crédit qui peinait à obtenir du financement. Pendant ce temps, OMG Ghana devenait très populaire parce que leurs camarades adoraient ce qu’ils partageaient sur le site. OMG Ghana a commencé à gagner de l’argent par le marketing digital. En 2016, les marques ont dépensé plus de 3 milliards de dollars, pour toucher les jeunes Africains en ligne mais n’y arrivaient pas vraiment. OMG proposait alors des bannières publicitaires aux marques et entreprises qui voulaient toucher un marché de jeunes consommateurs Africains. Il s’est associé à Coca Cola, Huawei, Guiness, Unilever, Philips, et MTN, sur des campagnes de marketing et du contenu parrainé.
« L’idée est de relier l’écosystème à des événements, de créer une plate-forme pour les investisseurs et les personnes intéressées par l’espace africain, qui essayent d’en savoir plus sur ce qui se passe ici. La Silicon Valley ne sait pas vraiment ce qui se passe en Afrique. Il n’y a pas un type de consommateur africain unique »
Un impact OMG ?
Depuis son lancement en février 2016, OMG Voice ( et ses differents sites web locaux ) a agrégé plus de 90 millions de vues, une portée mensuelle de 80 millions sur les réseaux sociaux, 4,5 millions de lecteurs sur le site chaque mois et 70% parmi eux qui reviennent chaque mois. 25 personnes travaillent actuellement à OMG Digital comme artistes, vidéastes et rédacteurs. Ils créent et font de la curation de contenu, spécifique à chaque culture et pays, à partir des forums, des blogs et des réseaux sociaux. Près de 20 000 contenus ont déjà été créés par cette équipe.
» Nous voulons être les pionniers de la publicité de contenu en Afrique avec les grandes marques et ça va bien jusqu’à présent. «
Aujourd’hui, OMG Voice propose aux marques des widgets de bannière, des vidéos pré et post-crédit, des prises de commandes totales, des publicités de fond d’écran et des publicités pop-up; voire des campagnes personnalisées. La croissance effarante et la fidèle communauté autour de OMG a fait son succès : Les annonceurs et investisseurs internationaux s’y sont intéressés, surtout après leur participation au programme d’accélération de start-up de Y Combinator, en Juillet 2016.
Selon Ghansah, ce programme leur a appris à être plus audacieux et à prendre plus de risques. Ce qui peut amplement se vérifier puisqu’ils ont réussi à donner confiance à 11 investisseurs internationaux dont Y Combinator et à récolter 1,1 millions de Dollar USD pour soutenir leur expansion sur le continent, développer leur équipe technique et produire plus de contenus vidéos.
OMG Digital est actuellement divisé en 4 médias : OMG Voice, le « Buzzfeed » sur la culture pop Africaine, ServePot qui fournit des informations sur la culture et les recettes culinaires africaines, Bitnode sur comment la technologie révolutionne le quotidien des Africains et enfin Blomtent sur le lifestyle, la beauté, la mode et les mariages pour la « femme africaine moderne ». Ils envisagent aussi se lancer dans l’événementiel, avec des rencontres et conférences sur les startups. L’objectif de OMG Digital est de créer des médias numériques puissants et influents.
» Une fois que nous nous serons établis sur un nombre assez important de marchés à travers l’Afrique, nous allons nous déployer à l’échelle du continent. «