Oui, ça fait déjà 7. 7 grandes boutiques Nanawax dans les plus grandes villes africaines. Dire que tout ça est parti d’un groupe Facebook. Dire que cette grande marque, aujourd’hui célèbre, de prêt-à-porter africain, est née du rêve d’une jeune étudiante en langage des signes, appelée Maureen Ayité.
Le 20 juillet 2016, Maureen nous racontait l’histoire derrière son histoire, provoquant à travers sa résilience et son talent, l’admiration de millions de personnes dans le monde. Entre ce moment, où n’existaient que ses 2 boutiques de Cotonou et d’Abidjan; et aujourd’hui, le chemin parcouru est impressionnant. 2018, avez-vous dit ? L’année de Nanawax, certainement.
5 ans sont passés depuis que la marque Nanawax a été créée. 5 ans durant lesquels la marque n’a cessé de croître, de se bonifier et d’améliorer la qualité ses produits. 5 ans durant lesquels Maureen Ayité, elle-même, en a appris beaucoup sur l’entrepreneuriat et l’univers du business de la mode en Afrique. Elle rêvait de faire de Nanawax une grande marque de prêt-a-porter à l’image de Zara. Eh bien, ce rêve devient de plus en plus vrai.
Son expérience est enrichissante, c’est indéniable. Mais le signal envoyé par cette aventure entrepreneuriale tumultueuse et inspirante, est beaucoup plus fort. Comme son étoile en laquelle vous avez cru. Elle est la preuve évidente qu’il est possible de se frayer un chemin dans cette jungle.
En 2017, telle un poulpe géant, le réseau des boutiques Nanawax s’est étendu à Dakar et à Brazzaville afin de satisfaire une clientèle toujours plus avide de ses produits. La marque a remporté 3 oscars, lors de la messe de la mode béninoise, dont l’Oscar de la meilleure marque de prêt-à-porter 2017. Maureen Ayité, elle-même, est repartie avec l’Oscar de la célébrité féminine la mieux habillée.
Quand elle ne jongle pas avec des Oscars, c’est à la cuisine qu’elle s’occupe. C’est ainsi qu’est né, le fameux Nanacook, vlog gourmand où Maureen en véritable chef cuisinier partage à ses followers sa passion et ses recettes spéciales. Elle s’est créé un compte Snapchat personnel, différent de celui de sa marque où elle partage ses pérégrinations, coups de cœur et aussi des conseils pour tous les aspirants entrepreneurs. Le site nanawax.org est aussi fonctionnel depuis lors, informant les clients sur les adresses des boutiques physiques et offrant pour le bonheur des clients, l’option e-shop ( la boutique en ligne ) et les dates des ventes flash et privées.
En 2017, fut également conçue la robe Marie-Cécile, inspirée de notre Irawo chasseuse d’art Marie-Cécile Zinsou ( les Irawos s’inspirent entre eux aussi ?); la Nanageisha et la Dedepoulo en hommage à l’entrepreneure malienne du même nom. Mais Nanawax s’est aussi agrandie dans le choix des matières. Le Wax, malgré son omniprésence dans le nom, cède de plus en plus sa place au Bogolan, au Licra et aux autres tissus traditionnels, utlisés en Afrique.
On a eu droit durant l’année 2017 au « Bogolan Privilège », une collection entièrement en Bogolan qui a connu un succès indéniable. En témoignent les nombreuses ventes privées et Fashion weeks, menées de main de maître par notre amazone nationale. Nanawax s’impose au-delà du wax pour intégrer des tissus plus africains dans ses créations. Mais pas que. La toute dernière, la combinaison Nakia, inspirée d’une héroïne de Black Panther, est faite de soie et de satin.
Sa coupe mérite bien un Nanawax Forever, n’est-ce pas ??♀️ ?
Le 29 janvier 2018, coup de théâtre. Les Béninois découvrent sur la route de l’aéroport ce qui deviendra la Nanawax numéro 5, une cinquième boutique pour une clientèle plus précise. Aussi, pour cette année qui commence à peine mais est déjà si bien entamée, avons-nous posé quelques questions à Maureen sur les perspectives à venir pour sa marque.
Une cinquième boutique, et à Cotonou c’est énorme, Maureen. Ça fera 2 à Cotonou. Qu’est-ce qui a déclenché cette décision ?
Plus l’adversité est grande, plus ma détermination est profonde. Le Bénin est le pays où le chiffre est le plus bas mais c’est aussi là que la première boutique fut lancée. À un moment, je me disais : « Vu que tu ne gagnes pas suffisamment d’argent là-bas, il vaut mieux fermer« . Mais un jour, le déclic est venu. Non, il faut continuer. Il faut faire même plus. Alors, j’ai décidé de lancer une deuxième boutique.
Plus l'adversité est grande, plus ma détermination est profonde @nanawax #Irawo Share on XUne deuxième boutique à Cotonou, signifie-t-il que les Béninois adorent donc Nanawax ?
Pas forcément. Ce choix est beaucoup plus stratégique en raison de l’emplacement ( Cadjehoun, route de l’aéroport, NDLR). Ce n’est pas du tout la même clientèle qu’il y a dans cette zone. Et on l’a remarqué depuis l’ouverture donc, c’est vraiment un point stratégique pour Nanawax d’être là-bas.
Quelles sont les nouveautés que tu nous prépares avec cette nouvelle boutique ?
C’est surtout par rapport au design de la boutique. J’ai essayé de faire une meilleure décoration. Je voulais faire quelque chose qu’il n’y a pas à Cotonou. En effet, tous ceux qui sont rentrés dans cette boutique m’ont dit : « Quand on y rentre, on ne sent plus à Cotonou« . Mais je voulais surtout améliorer le service clientèle. Désormais, toutes les nouvelles collections iront en premier dans cette boutique avant d’aller dans l’ancienne boutique Nanawax.
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Une Nanawax 6 est en cours de route. Ce sera à Abidjan ?
Oui, Nanawax numéro 6 est en cours. Il ouvrira bientôt, au mois de Mars. Et ce sera à Lomé, au Togo.
D’un compte Facebook à 6 boutiques, comment tu te sens ? Toi même comment trouves-tu cette avancée ?
Je me sens fière. C’est un bon parcours. Je ne m’y attendais pas. Je suis fière du travail que j’accomplis avec ma mère.
La gestion devient complexe avec 6 boutiques. Comment tu t’en sors ?
Bizarrement, la gestion devient de plus en plus facile. C’est au départ que c’est compliqué de gérer. Avant, pour ouvrir une boutique, il me fallait peut-être deux mois d’aménagement. Mais vu que j’ai l’habitude maintenant, quand tous les produits sont déjà là, que tous les meubles sont là, en deux semaines on peut ouvrir une boutique. Au contraire, c’est plus facile. Pour moi, je trouve c’est beaucoup plus facile. Ça devient une routine.
Nanawax n’explore plus uniquement le wax. Après le Bogolan privilège, de prochaines collections envisagées ?
Oui, Nanawax ce n’est pas uniquement que le wax et oui, j’adore le Bogolan. Pour les prochaines collections, il y aura de l’indigo, les tissus traditionnels Maasaï. J’essaie d’utiliser plus d’imprimés traditionnels, typiquement d’Afrique.
Alors 2018, pour Nanawax ?
En 2018, j’essaie d’étendre Nanawax au maximum. Il n’y a jamais 6 sans 7. Il y a une prochaine boutique qui va ouvrir, très bientôt, peu après celle de Lomé. Une nouvelle boutique dans un nouveau pays mais c’est encore secret pour le moment.