Kissoro Tribal Game, Le Jeu de Société à la Sauce Africaine

D’un simple hobby dans les 70′ à un véritable marché de plus de 3,46 Milliards d’euros en 2016, le jeu vidéo est incontestablement l’une des plus grosses success story de ces 50 dernières années. Aujourd’hui, le jeu-vidéo est partout. D’ailleurs, il est fort probable que vous en ayez un installé actuellement sur votre smartphone.

Si en Europe et aux Etats-Unis, des sociétés comme Rovio avec Angry Birds ou King avec Candy Crush ont réussi à tirer leur épingle du jeu en développant essentiellement des jeux-vidéos sur mobile, le secteur vidéoludique Africain quant à lui peine encore à décoller. Mais depuis quelques années, l’Afrique commence à s’ouvrir à ce marché et de nouveaux jeux-vidéo typés « Africain » font régulièrement leur apparition sur les stores. A la base de ces projets, une bande de passionnés férus d’informatique.

L’un d’eux est un jeune centrafricain du nom de Teddy Kossoko, l’homme derrière  « Kissoro Tribal Game », un jeu de société traditionnel Africain sur mobile qui s’inspire du jeu du même nom : le « Kissoro », une variante du célèbre « Awalé ».


SI TU NE SAIS PAS OÙ TU VAS,

IL FAUT AU MOINS SAVOIR D’OÙ TU VIENS

L’idée de créer « Kissoro Tribal Game » commence à germer dans l’esprit de Teddy Kossoko alors qu’il venait de terminer son DUT dans une école informatique à Blagnac. Teddy n’a alors qu’une envie : mettre à profit ses connaissances fraîchement acquises pour créer quelque chose d’innovant, de différent. Il se dirige d’abord vers les logiciels, mais très vite, il se rend compte des difficultés du Marché et s’oriente vers un autre univers : celui des jeux-vidéo.

« Pendant mes phases de recherche, je me suis rendu compte que les joueurs voulaient la plupart du temps quelque chose de nouveau, de différent. »

Mais ce quelque chose de nouveau, de différent, il faut bien le trouver.  Mais où ? La réponse, Teddy la trouvera dans une citation, qui lui vint à l’esprit un jour, pendant qu’il égrenait la liste de ses idées de jeux.

« Si tu ne sais pas où tu vas, il faut au moins savoir d’où tu viens » Cliquez pour tweeter

C’était le déclic dont il avait besoin. Il contacte alors un ami avec qui il dresse une liste des jeux propres à la culture de son pays natal, la Centrafrique.

De cette liste, un seul nom sera retenu : le « Kissoro ».

« Par la suite, je me suis très rapidement rendu compte qu’il n’existe aucun jeu Africain de référence sur les stores. Je me suis alors dit que je dois créer le meilleur jeu de société africain sur les stores. Pour en arriver à ce niveau, il me fallait proposer aux joueurs une expérience unique au travers d’un jeu exceptionnel. »

La machine est alors en marche.

L’HISTOIRE DE KISSORO TRIBAL GAME

L’histoire de « Kissoro Tribal Game » se déroule en plein cœur d’une Afrique lointaine, l’Afrique des ancêtres, douce Afrique qui danse au gré des us et coutumes.

Dans cette Afrique, vivaient deux royaumes qui brillaient par leur puissance et entre ces deux royaumes, un fleuve gorgé d’or.  Ces deux royaumes, le royaume des « Yakoma » et celui des «Talimbi » se livraient alors une lutte sans merci pour le contrôle de ce fleuve, causant d’innombrables morts.  Pour éviter l’hécatombe, les deux souverains envisagent alors de trouver une solution plus pacifique. Mais laquelle ? Ce sont deux royaumes que tout oppose…

En fait, non pas vraiment tout ! « Yakoma » et « Talimbi » partageaient bien une coutume commune, un jeu de stratégie alliant réflexion et dextérité mentale appelé le « Kissoro », habituellement réservé aux nobles mais auquel s’adonnait clandestinement le bas-peuple.

Un jeune orphelin du royaume des Yakoma propose alors à son roi de résoudre le conflit par le jeu, en organisant un tournoi de Kissoro contre l’ennemi.  Ce jeune orphelin, c’est vous.

L’idée plut au roi, qui la proposa à son homologue de l’autre côté du fleuve. Celui-ci, confiant, accepta sans broncher. Un tournoi est alors organisé au sein du royaume des Yakoma pour déterminer qui est le meilleur joueur de Kissoro, celui-là même qui pourra représenter dignement sa tribu et arracher la précieuse victoire qui changera alors la face du royaume à tout jamais.

C’est une belle histoire. Mais au-delà de sa beauté, c’est un message fort qui est lancé aux joueurs, en particulier à la jeunesse Africaine. Comme le dit lui-même le créateur du jeu :

« Mon message derrière cette histoire est de dire à la jeunesse africaine, qu’au lieu de résoudre nos conflits par les armes, l’on peut utiliser nos jeux de société pour nous rapprocher et trouver des issues pacifiques. Je voulais aussi dire à la jeunesse que les solutions à nos problèmes ne viendront pas des dignitaires de nos sociétés, mais du peuple. »

LE KISSORO, COMMENT ÇA MARCHE ?

Le Kissoro se présente comme un plateau de 2 rangées composées de 16 trous de chaque côté. Les joueurs commencent chacun avec 32 pions. L’objectif est de capturer le maximum de pions adverses jusqu’à ce qu’il ne puisse plus jouer.

Le principe du Kissoro, comme d’autres jeux de sociétés tels que les échecs ou le jeu de dames, a l’air simple au premier abord mais s’avère diablement subtil au fur et à mesure qu’on y assimile les mécaniques.

Il est possible que vous ne compreniez pas grand-chose au tout début, mais n’ayez crainte, c’est normal.

En cas de besoin, un tutoriel ainsi qu’une section d’astuces sauront vous guider dans vos premiers pas pour devenir le meilleur joueur de Kissoro que l’Afrique ait connu et vous frotter aux joueurs du monde entier, car oui, un mode online est également disponible !

UN PARCOURS JONCHÉ D’OBSTACLES

Le développement de Kissoro Tribal Game, c’est deux ans de travail acharné. Pourtant, tout ceci a failli ne jamais arriver. Comme c’est souvent le cas dans ce milieu, Teddy Kossoko a dû faire face à de nombreux obstacles.

J’ai eu des messages négatifs venant de certains amis et cela à failli me décourager dans mon projet

Cela ne l’a pas empêché de poursuivre son rêve, sacrifiant son temps libre et malheureusement, ses résultats scolaires également. Ce sacrifice ne fut pas vain, le jeu remporte en deux mois, deux récompenses majeures : la première à la « Pitch Your Game » organisée à Lyon lors de la Geek touch le 23 Avril et la seconde lors du Tongolo Awards, organisé par l’association Sewati Tongolo.

Le projet se voit également soutenu par le CROUS de Toulouse à travers son dispositif de Culture-Action, un dispositif aidant les projets culturels et les initiatives étudiantes qui impactent la vie culturelle des étudiants.

Plus aucun doute ne subsiste : le jeu plaît. Mais un jeu de qualité, ça coûte de l’argent à produire : il faut payer le graphiste et faire de la promotion. Avec ses maigres ressources d’étudiants, Teddy ne pouvait pas se le permettre.

Heureusement, il existe cette formidable invention appelée le « Crowfunding », également appelée financement participatif dans la langue de Molière. Il monte alors son projet sur la plateforme Ulule. L’objectif ? Collecter les 5000 euros nécessaires à la finalisation du jeu.

Là encore, c’est un véritable parcours du combattant.

« […] durant la campagne de financement participatif, quand j’ai contacté des médias africains pour relayer la campagne, ils m’ont tout simplement fermé la porte en me disant qu’ils n’avaient pas de temps pour moi. »

Après avoir essuyé ce premier échec, Teddy décide alors de faire appel à la fibre patriotique de ses pairs. Nouvelle désilussion, seule une minorité répond à l’appel .

« Il y eut environ 2% de cette communauté qui se motiva pour toucher du monde et me permettre de réussir la campagne. Ça m’a fait mal au cœur, mais ça m’a donné la force pour continuer. »

Mais quand on y met du cœur, le succès vient très souvent frapper à la porte. Le dernier jour de la campagne Ulule, le plafond des 5000 euros est finalement atteint. C’est un grand pas pour Kissoro, qui pourra être perfectionné et peut-être même adapté sur d’autres plateformes.

Le jeu est pour le moment en phase bêta. Vous pouvez vous le procurer GRATUITEMENT sur ces deux plateformes :

Au moment où cet article est écrit, ce sont 2000 joueurs qui s’affrontent chaque jour aux quatre coins du globe.


Et vous, qu’attendez-vous pour jouer avec eux ?

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