Le déclic
« J’étais à Cotonou et j’ai commandé de l’akassa pour ma tante malade qui devait boire ses médicaments. Après des heures de recherche, on m’a ramené de l’akassa en sachet. Je me suis rendue compte que même la nourriture que nous avions l’habitude d’emballer dans des feuilles de bananier ou de teck est aujourd’hui emballée en sachet. Le sachet plastique a littéralement envahi notre quotidien. C’est en regardant ma tante manger cet akassa que j’ai décidé de réagir. Je n’en ai pas dormi de la nuit… »
Tels sont les mots de Sandra Idossou pour évoquer les souvenirs de l’événement qui a déclenché sa lutte contre les sachets plastiques. La fondatrice du mouvement SachetHéloué – une interjection pour dire que le sachet représente un danger – a passé les dix dernières années dans deux pays africains qui ont déjà dit non au phénomène. Son retour au Bénin l’a confrontée à la triste réalité de son pays. Le sachet plastique est partout. Au marché, à la boutique et même à la pharmacie.
Pourquoi les sacs plastiques sont dangereux pour la santé ?
Les plastiques sont des polymères synthétiques fabriqués à partir de pétrole. Afin de leur conférer leur qualité, leur rigidité et leur couleur, des produits chimiques y sont ajoutés. Certains de ces produits chimiques peuvent se dégrader avec le temps ou quand ils sont soumis à une certaine température. Les personnes qui transportent de la nourriture chaude dans les sachets plastiques risquent donc d’en ingérer et d’en subir les conséquences néfastes sur leur santé.
En plus de l’impact direct sur la santé humaine, il a un impact indirect de par la pollution dont il est vecteur. En effet la majorité des sacs plastiques finissent dans la rue ou dans des centres d’enfouissement. Ils ne sont pas biodégradables car il leur faut 100 à 1000 ans pour se dégrader. Pendant tout ce temps, le plastique accumulé dans un site d’enfouissement dégage du méthane, un gaz à effet de serre plus fort que le CO2. Revenant au cas précis du Bénin, les sacs plastiques se retrouvent souvent dans le système d’égouts et empêchent la circulation des eaux pluviales. Cette accumulation favorise les inondations en période de forte pluie. La lutte contre les sacs plastiques est déclarée.
Face à ces méfaits du sachet, Sandra Idossou qui n’a aucune expérience en environnement ou en santé publique a décidé de réagir. Elle a donc lancé une pétition contre le fléau afin de rassembler plusieurs voix qui selon elle auraient assez de poids pour pousser les députés à se pencher sur la question. L’information a été relayée et la pétition a obtenu de nombreuses signatures. Le timing étant favorable, les députés travaillaient déjà sur la problématique. La loi a été votée. C’était une première bataille gagnée mais la guerre était loin d’être finie.
Le gros challenge est de sensibiliser la population par rapport aux méfaits de l’utilisation des sachets. Comment rendre les Béninois sensibles aux questions de santé publique liées au sachet ? Sandra et son équipe de bénévoles vont à la rencontre du peuple. Elle ne rate aucune occasion de prendre la parole pour faire passer le message. Des écoles aux marchés, des lieux publiques aux grandes manifestations, Sandra Idossou sensibilise partout. Elle utilise aussi les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter sur son compte personnel et sur le compte de SachetHéloué. La campagne y est très populaire. En plus, SachetHéloué fait souvent l’objet de journées de salubrités à dans des lieux publiques tels que la plage.
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Un impact de plus en plus visible mais encore amplifiable
En raison de données statistiques peu documentées sur les habitudes de consommation au Bénin, il n’est pas aisé pour Sandra Idossou de mesurer l’impact de sa campagne. Néanmoins des changements visibles s’opèrent petits à petits dans son environnement et dans les pratiques observées dans la société.
Depuis l’adoption de la loi contre les sachets plastiques par les députés, il y a de plus en plus de commerçants qui utilisent des sacs en papier pour leurs ventes. Certaines personnes sont réticentes à acheter de la nourriture en sachet et les pharmacies utilisent de plus en plus des sacs en papier pour vendre les médicaments. C’est déjà un bon début.
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Ce qu’il faut retenir de la campagne SachetHéloué, c’est que chacun à son niveau peut contribuer à améliorer la santé publique et la propreté dans les villes africaines par un petit geste chaque jour. Imaginez que pour aller au marcher, chaque personne se munissait d’un panier afin de ne pas utiliser de sacs plastiques. Au lieu d’utiliser un sachet pour chaque article, les acheteurs se serviraient de leur panier. Ce serait des centaines de sacs plastiques qui ne seraient pas utilisé chaque jour.
C’est la raison pour laquelle le campagne SachetHéloué propose un tote bag facile à transporter et à utiliser pour tous les achats. Il est disponible au numéro de téléphone suivant +229 95 33 33 26. Utiliser un tote bag au lieu d’un sachet, c’est encourager la campagne et participer à l’amélioration de la santé publique au Bénin. Ce sont de petits gestes qui ont un gros impact.
Rejoignez SachetHéloué pour sauver le Bénin du sachet plastique
Jusque là, Sandra Idossou fait vivre la campagne via une équipe de bénévoles et sur fonds propre. Elle reçoit du soutien de ses proches. Néanmoins, afin de donner à SachetHéloué l’ampleur qu’elle mérite, la promotrice a besoin d’une équipe de personnes engagées et pouvant apporter de leur expérience dans plusieurs domaines comme la communication, la gestion de levée de fonds, la planification, l’organisation d’événements etc. Elle est ouverte à toute candidature et saura mettre à profit les compétences de toutes personnes voulant s’impliquer. N’attendez plus. Vous pouvez la joindre sur le Facebook de SachetHéloué pour apporter votre pierre à l’édifice.
Pour un Bénin sans sachet plastique, partage cet article ??
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