Syndrome de l’imposteur : Je t’aime, moi non plus

Il habite quelque part en moi, s’est aménagé une place en mon être et sournoisement il grandit, signale son existence et souffle sur cette lueur d’espoir et ces rêves que je n’aurai de cesse de rallumer et de penser. Le syndrome de l’imposteur.

Si tu lis ces quelques lignes, c’est que l’on est dans le même bateau. Qu’un jour, tu as été à ma place et qu’à la tienne, j’ai demeuré. Parce que oui, je suis Mel et je souffre du syndrome de l’imposteur. Bonjour Mel…

Ma phrase est au présent, mais elle reflète un état passé, une lutte quotidienne et une paix chaque jour cultivée. Car il s’agit chaque seconde d’en faire un peu plus, chaque minute de s’autoriser à être et chaque heure d’aller de l’avant. Mes mots ne sont pas juste des mots. Ce sont des leçons acquises, c’est de quoi prendre les armes ; de quoi accepter que cet imposteur, de toutes pièces tu l’as fait.

Coucou Mel

S’il était une personne, il aurait ton physique mais, pas ton charisme. Il se nourrirait de ta confiance et t’insufflerait doutes et craintes. Tel un sculpteur, il te modèlerait : perfectionniste, anxieux et avide de contrôle.

Enjôleur et vil, le syndrome de l’imposteur ou syndrome de l’autodidacte n’est rien d’autre que l’expression d’un doute prononcé, d’une perception biaisée de sa personne, de ses réalisations et de ses compétences. C’est penser que l’on n’en vaut pas la peine, que l’on ne mérite pas sa place, et que nos succès, à l’opposé de nos échecs, sont de façon complète et indéniable dues à la chance.

Il est partout et tout le temps : à la maison ou au travail, caché derrière un écran ou debout sur scène à défendre ses idées. Du diesel à foison pour une anxiété galopante. Au-delà de se sentir illégitime, c’est avoir peur de voir sa supercherie révélée et son masque tomber. C’est attendre d’être découvert. Parce que l’on croit, l’on sait, que ce sera le cas.

Le syndrome de l'imposteur c'est penser que l’on n’en vaut pas la peine, que l’on ne mérite pas sa place, et que nos succès sont dus à la chance et non nos capacités. Share on X

En des termes plus simples : Tu rêves – Tu flippes – Longtemps – Puis tu oses – Tu bosses ET tu te sens coupable de briller parce qu’après tout, tu ne serais rien sans la chance, les gens, la miséricorde divine. Un vrai cocktail molotov pour t’empêcher de dévoiler ton plein potentiel.

1. Embrasse-le à pleine bouche

Si tu te sens imposteur alors sois imposteur jusqu’au bout des ongles. Après tout, un vrai imposteur ne se sent pas coupable de son imposture.

Tu peux battre le syndrome de l'imposteur à son propre jeu. Ces succès et ces idées que tu penses ne pas être pour toi, soit un imposteur et fais-les tiens. Si tu ne peux pas en être propriétaire, usurpe-les ! Share on X

Revêts ton costume et avance sous les feux de la rampe. La première étape vers la résolution d’un problème, n’est-elle pas l’acceptation ? Ces succès que tu penses ne pas être de ton fait, soit un imposteur et fais-les tiens. Cette idée que tu penses ne pas pouvoir réaliser, sois un imposteur et accapare t’en. La vérité c’est qu’ils sont à toi, mais si tu ne peux pas en être propriétaire, usurpe-les !

Crédits : Osborne Macharia

Succès, réalisations, accomplissements, quelque soit leurs tailles, note-les sur un bout de papier, tatoue-les sur ton front, écris-les à l’encre indélébile sur ton t-shirt préféré. Jamais ne les oublie. C’est ainsi que tu réaliseras que, ce qu’aujourd’hui tu appelles la chance, n’est rien d’autre que la somme de tes efforts, multipliée par ta capacité à saisir les opportunités qui se présentent à toi.

Chance = Toi qui as fait le taff × Toutes les opportunités dont tu vas à la conquête comme Dora l’exploratrice. Share on X

Aparté : Je suis extrêmement sérieuse lorsque je te demande de t’accaparer tes succès. Écris-les sur des bouts de papier et remplis-en un panier en osier. Chaque bout de papier doit décrire ta petite victoire, lister les causes que spontanément tu attribues à cette dernière et les causes réelles qui la justifient (compétences, CV, efforts quotidiens, …). Le but, c’est de faire de ces bouts de papiers des fous contre le syndrome de l’imposteur. Ainsi, chaque fois que tu auras l’impression que tu n’en vaux pas la peine et que tu n’es rien d’autre qu’une vaste et mauvaise plaisanterie, pioche l’un de ces bouts de papier et lâche prise.

2. Dans la famille des imposteurs, je demande la procrastination

Dites à un enfant de ne pas faire quelque chose et il le fera. Dites à une personne fortement irritée de se calmer et elle montera dans les tons. Je ne te dirai pas Ô capitaine procrastination, de déposer ta coiffe et de changer du tout au tout. Je te demanderai plutôt, lorsque la peur d’échouer ou celle de ne pas être à la hauteur te prendra aux tripes et suscitera en toi l’envie de reculer ou celle d’abandonner, de choisir d’anticiper et appréhender tes succès, non tes échecs. Il est évident qu’un tel conseil est plus facile à énoncer qu’à suivre. Pourtant, il est tout ce qu’il te faut pour tenir en bride ton anxiété et gérer ton surmenage.


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Tu as le droit d’échouer, mais tu n’as pas le droit de penser que ce sera le cas. En d’autres termes, tu n’as pas l’obligation de réussir mais tu as celle d’essayer. Permets-moi de te dire que ta personne n’est pas parfaite. Elle est amochée et heurtée, unique, bizarre et belle. Surtout que chaque jour, un peu plus tu es toi. L’échec ne marquera pas le mot IMPOSTEUR sur ton front.

Il ne change pas l’essence même de ta personne. Au contraire, il ajoute un nouveau coup de pinceau à l’œuvre magnifique que tu es.

Abla

Rassure-toi donc, il ne te placera pas sous les feux des projecteurs et ne criera pas à ton entourage et tes pairs à quel point tu ne te sens pas à ta place.

L’échec ne change pas l'essence même de ta personne. Au contraire, il ajoute un nouveau coup de pinceau à l'œuvre magnifique que tu es. Share on X

Aparté : Sur une feuille de papier (oui, encore) trace une ligne droite. À une extrémité, écris le mot Imposteur et définis-le. À l’autre, écris ton nom et décris la personne que tu te vois devenir. Chaque jour, place toi sur cette ligne et marque ton évolution. Présente à ta version d’hier, cette personne que tu es aujourd’hui et dis-lui pourquoi et comment tu es devenu toi.

Spoiler alert : En te relisant, tu peux te sentir incroyablement stupide, mais who cares ?

3. Dernier ingrédient : la peur de dire Non

L’histoire s’écrit au présent. La tienne, à cet instant, raconte sûrement les aventures et tribulations d’un individu qui n’a de cesse de dire Oui. Oui à tout et n’importe quoi. Une personne à la voix usée, aux mains abîmées et aux cernes imposantes. Un camarade qui recherche son estime de soi dans les lignes raturées de sa todo-list.

Si la confiance en soi était proportionnelle au nombre de tâches sur ta todo-list, aussi bien toi que moi ne passerions plus les portes. Inspire. Expire et autorise-toi à avoir la flemme et à être celui/celle qui ne sait pas. Tu n’as généralement aucun mal à dire Ô combien tu as la flemme alors pourquoi retiens-tu tes mots lorsque imposteur, tu te sens ? 70 % des êtres humains qui peuplent cette terre ont une fois au moins été à ta place. Il y a aujourd’hui de fortes chances que Jean le voisin, Grace ta collègue ou Koffi le mécano souffrent également du syndrome de l’imposteur. Tu n’es pas seul(e), ta voix importe et ton histoire peut rassurer. Laisse tes lèvres remuer et ton cœur parler librement. Dire Non te soulagera, te débarrassera de cette boule logée dans ta gorge et du poids sur tes épaules.

Aparté : Trouve une oreille attentive. Écris à cet ami qui au quotidien te tire vers le haut et conte lui ton histoire. Peut-être fait-il partie du club ? Il ne tient qu’à toi de le découvrir, et d’en faire un rappel vivant pour battre le syndrome de l’imposteur.

C’est fou le nombre de personnes qui en souffrent mais l’ignorent ! Partage cet article pour éduquer et informer 👊🏽

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